Aux confins de Labarthe-sur-Lèze, dernière adresse d’une impasse qui s’achève dans un champ de tournesols, cette villa contemporaine réalisée par Tradition Bois ne laisse guère soupçonner l’originalité de sa construction.
Certes, le carmin de façade pourrait être évocateur d’une sensibilité atypique, mais il faut passer la porte pour saisir l’ambiance de ce logis ouvert sur un vaste jardin. Deux espaces, l’intérieur comme l’extérieur, dont l’épure et la simplicité sont le trait commun, se complètent. Installés ici depuis trois ans, les propriétaires ont pensé leur maison pendant une décennie. Pour leur retraite, ils souhaitaient se « faire plaisir » en aménageant une superficie plus petite et en se donnant l’impression d’être toujours en vacances. Après avoir habité une grande maison de construction classique, ils ont opté pour une villa en bois. Pour l’esthétique comme pour les performances énergétiques.
Sur-mesure
Plan tracé par leurs propres soins en main, ils ont cherché pendant deux ans l’artisan qui pourrait réaliser leur rêve. Ils souhaitaient un travail de qualité, un savoir-faire qui distingue leur habitation. Pour cela, ils ont parcouru les allées des salons et autres foires consacrés à l’immobilier. Jusqu’à ce jour de ballade entre amis à Bonrepos-sur-Aussonnelle où une maison a attiré leurs regards. « Par chance, le constructeur, Tradition Bois, était installé dans ce village. » Ils le contactent, visitent son atelier mais il les renvoie vers un architecte ! Pour le meilleur. Enthousiasmés par la personnalité de ce charpentier et de son acolyte architecte, Pierre Poser, ils se sont penchés à nouveau sur les plans de leur projet avec eux afin de l’optimiser et de l’adapter aux différentes contraintes techniques. Ainsi la casquette vient-elle ceinturer la terrasse pour qu’en été le soleil ne puisse pénétrer les lieux par exemple. Ou bien les panneaux Fundermax rouges sur la façade : « Je n’étais pas convaincue, mais au final, je suis très contente de cette couleur », indique la propriétaire qui aime « les teintes flashy ».
Un intérieur aérien
Simplicité et facilité d’entretien ont prévalu dans la conception de cette habitation. La pièce à vivre se déploie à quelques enjambées de l’entrée. Tout en parquet blond, murs blancs et touches d’orangé. Elle est tournée vers la terrasse en bois puis le jardin. Les sols ont été fabriqués et posés par un artisan de Saint-Martory. Une ligne de fuite si longue que le volume semble bien plus grand qu’il n’est : la maison ne compte que 126 m2 de superficie.
À droite, la cuisine (Sachsen Küchen par In’Concept à Toulouse) suspendue après l’îlot central accentue l’effet aérien créé par les baies vitrées de la façade sud. Ingénieusement dessinée par les propriétaires qui ont fait le choix du pratique et de l’ergonomique, elle multiplie les rangements. Le Corian est omniprésent. Le matériau reflète de-ci de-là le jardin. Un jeu de miroir qui renforce l’esthétique de la pièce, qui l’habite quand le minimalisme du mobilier et de la décoration voudrait dominer.
Des pointes vitaminées
Le canapé et les fauteuils du salon aux formes arrondies et d’un rouille « peps » tranchent avec les murs et le paysage. La table de salon a été réalisée par un artisan ferronnier à Biarritz : « Quand nous avons changé de maison, nous avons aussi changé de décor », précisent les propriétaires. Tout le mobilier a été racheté ou fabriqué sur-mesure et agrémenté de quelques objets d’art achetés au fil de voyages ou à la Foire de Paris. Comme ce poisson ramené de La Rochelle, ce tableau en céramique de Chine, ou cette tapisserie de laine œuvre d’artistes polonais. La longue table noire permet de recevoir les enfants et les amis. Derrière elle, la cloison et des portes coulissantes cachent une buanderie et un petit bureau. Un poêle à bois pivotant chauffe l’intégralité des lieux avec une telle performance qu’il n’est pas rare d’entrouvrir une des baies vitrées ! Un rendement thermique amélioré avec des murs dont l’épaisseur est de 30 % supérieure à la norme en vigueur. Pour les propriétaires, le confort de vie dans une telle maison est incomparable avec ce qu’ils ont connu auparavant. Le bois distillant son naturel, la sensation de bien-être est prégnante.
Chambres à part et même esprit
Deux petites chambres jumelles sont juxtaposées au salon. On y accède depuis le couloir d’entrée. Chacun a sa chambre ici. Dans une ambiance similaire au reste de la demeure : un lit, un fauteuil, un dressing, une salle d’eau et un WC. En gris et blanc pour monsieur, taupe et blanc pour madame.
Chaque salle d’eau comprend un modèle de douche à l’italienne et une colonne laquée pour l’évier et le miroir. Un décor dominé par le noir pour monsieur, par le rouge pour madame. Pour agrandir l’espace réduit de ces deux petites pièces, on a opté ici, comme pour l’espace cuisine de la pièce principale, pour du carrelage de trois mètres sur un mètre, au sol comme sur les murs. De quoi aussi limiter les joints pour un effet plus gracieux et toujours plus aérien. Les chambres et les salles d’eau ouvrent elles aussi sur le jardin par des baies vitrées.
Une pergola pour une protection maximale
La terrasse court tout du long, on peut donc dès le réveil accéder au salon de jardin, tout en orange lui aussi, de chez InExtoo à Toulouse, de sorte à avoir la même harmonie de couleur à l’intérieur et à l’extérieur. Côté cuisine, la table et les chaises de la terrasse sont abritées par une pergola mobile installée par Circelli Habitat à Montauban. L’idée étant de se protéger du soleil comme des intempéries : les lattes sont orientées en fonction du soleil. Le jardin est clos par une haie champêtre. Ici aussi un savant dépouillement fait la part belle à la pelouse. La maison a été édifiée sur les 1 600 m2 conservés de leur propriété voisine. C’était la partie du terrain dédiée à la piscine. Elle a été remblayée : « C’est beaucoup d’entretien pour maintenir l’eau propre, or nous avons choisi de voyager beaucoup aussi », racontent les propriétaires. La pelouse a donc repris le dessus et s’étire jusque vers les champs voisins pour se fondre dans le paysage.
PHOTOS : © Nathalie Malaterre / © Pierre-Louis Douere