Une île au milieu du quartier

L’histoire industrielle de cette maison a été magnifiée pour en faire un atout charme et chic.

Cette superbe contemporaine offre aux regards une façade recouverte de bardage industriel noir. Un rappel implicite du passé industriel de ce lieu complètement repensé par l’architecte toulousain Patrice Cagnasso.

Pour le propriétaire de cette maison de près de 180 m2 située dans un quartier résidentiel de Toulouse, « redonner vie à des lieux abandonnés » est une vraie passion. Et être passionné il valait mieux l’être au regard du chantier qui s’annonçait. Du vieux hangar de transporteurs qui servait depuis 30 ans de zone de stockage, il ne reste aujourd’hui qu’un quai de chargement, un pilier, les murs extérieurs (cachés par des bardages industriels) et environ un tiers de la toiture. Même le sol a été refait pour pouvoir intégrer les canalisations. Une coquille vide que le couple qui y habite et l’architecte en charge du projet Patrice Cagnasso ont modelé pour en faire un véritable havre de tranquillité, une île au milieu du quartier.

Passion patio

La maison, construite sur deux niveaux, s’articule autour d’un patio. Un parti pris qui s’est imposé dès la première visite du lieu. « Nous voulions apporter de la lumière et de la verdure pour contrebalan.cer à la fois le noir des murs extérieurs et le sol en béton », explique Patrice Cagnasso. Une fois ouvertes, les grandes baies vitrées de plus de 3 m de haut (hauteur maximale garantie par le fabricant Technal) font de ce patio un véritable prolongement de l’espace de vie. On en oublierait presque de les refermer le soir. Aux murs, comme au plafond, le blanc domine. Seul un mur vert bleu semble faire entrer le jardin à l’intérieur de la maison.

Quai de chargement

Le rez-de-chaussée se partage entre une grande pièce de vie (salon, salle à manger et cuisine ouverte) d’environ 70 m2 enroulée autour du patio et un espace nuit, en décroché. Une salle de bain encadrée par un bureau et une chambre d’amis ont en effet été placées sur l’ancien quai de chargement, soit à environ 1 m au dessus du sol. Le bureau, dont la décoration est encore en réflexion, donne sur une petite terrasse en bois agrémentée d’une pergola, prolongement du quai. La chambre d’amis quant à elle joue la carte du voyage et de la plage tout en restant relativement neutre. Petit détail qui lui donne une âme supplémentaire, une porte façon atelier d’artiste qui permet d’accéder directement au salon.

Entre la chambre et le bureau, la salle de bain se révèle extrêmement agréable avec ses deux fenêtres qui donnent sur le patio, offrant ainsi profondeur et lumière naturelle. Au sol, du carrelage effet marbre répond aux carreaux de ciment gris posés sur les murs.

70 m2 de pièce à vivre

La grande pièce à vivre se partage quant à elle en trois espaces distincts : salle à manger, salon et cuisine ouverte. Avec son îlot central XXL sur-mesure en chêne clair créé par le charpentier L’âge du bois, la cuisine se veut avant tout conviviale et pratique. Dans la salle à manger, une table carrée au plateau imposant en chêne clair elle aussi, réalisée par le même charpentier, peut accueillir jusqu’à huit convives confortablement. Table et plan de travail ont été dessinés par l’architecte.

Derrière la cuisine, l’escalier qui mène à l’étage se devine à peine, occulté par une résille métallique blanche. Il habille à lui seul le mur, sorte d’œuvre d’art sculpturale. À son extrémité, un bout d’escalier mobile blanc à l’intérieur duquel se rangent les bûchettes du poêle. Les deux pendants noirs de ce bout d’escalier permettent d’accéder de part et d’autre du patio au quai de chargement, vers le bureau et vers la chambre d’amis. Les deux cachent les trappes de captage d’air du système de chauffage/clim. En effet, aucun radiateur à l’horizon. La température se gère via un système de climatisation réversible. Chaque pièce est équipée d’une à plusieurs bouches qui diffusent, selon le besoin, air frais ou chaud. Un poêle à bois complète le dispositif.

Dans le salon, un grand canapé profond et deux fauteuils noirs font face à la télé et au poêle. L’écran se fond dans un décroché du mur, peint en noir. Au plafond, discrets, se cachent l’enrouleur d’un grand écran et un vidéoprojecteur pour transformer l’espace en salle de cinéma privée.

Un étage cocooning

À l’étage, le couple a investi une chambre là encore peinte en blanc. Un velux fait office de puits de lumière tandis que des rideaux occultants séparent la chambre du passage vers le rooftop. Une salle d’eau attenante joue le pendant de la salle de bain du rez-de-chaussée. Seule nuance, les carreaux ciment sont cette fois au sol tandis que l’effet marbre se retrouve aux murs. Une douche à l’italienne apporte la touche confort.

L’accès au rooftop se fait par une porte vitrée et un petit escalier en bois encadré des mêmes bardages noirs que la façade. La végétation, les luminaires au sol, une guirlande style guinguette, habillent de manière très conviviale l’espace. Enroulée autour du patio (dans le sens inverse de la pièce de vie), la terrasse abrite une grande table à manger, un petit salon confortable, des chaises longues, une cuisine d’été totalement équipée (évier, plaques électriques, friteuse, barbecue…) et, last but not least, une douche équipée d’un pommeau XXL.

400 kilos au m2

Si aujourd’hui, la terrasse peut supporter jusqu’à 400 kilos au m2, c’est toute la toiture qu’il a fallu refaire. Le hourdi dévoilé par les travaux avait en effet été mal fait et son remplacement était incontournable. « Ce type de terrasse impose de réfléchir bien en amont à toutes les contraintes, pas seulement au poids à supporter. Électricité, évacuation, eau… », rappelle Patrice Cagnasso.

Enfin, plutôt qu’un garde-corps plein autour du patio, c’est une version ajourée qui a été privilégiée, toujours dans l’optique d’apporter profondeur au rooftop et luminosité au rez-de-chaussée.

Une île verte

Les végétaux choisis permettent déjà de profiter de quelques zones d’ombre. Arrivés à maturité, ceux situés en périphérie (à feuilles persistantes) garantiront une totale intimité sur le rooftop. « Rémy Mérat, notre paysagiste, voulait reproduire un esprit campagne, non rectiligne », explique le propriétaire. Et c’est réussi. Olivier, figuier, bambou, charmille, magnolia… se partagent l’espace dans un fouillis agréable à l’œil, sans empiéter sur la terrasse. Un arrosage automatique trois fois par jour permet de lutter contre l’assèchement lié à la forte exposition au soleil et au vent.

Domotique

Petit détail qui ne gâche rien, toute la maison se gère du bout des doigts via deux panneaux, situés à l’étage et au rez-de chaussée. Des scénarios préenregistrés adaptent la lumière, le son, le chauffage, l’ouverture ou la fermeture des volets roulants… aux envies des propriétaires. L’installation réalisée par i-habitation se fait si discrète qu’elle passe inaperçue.

Photos : Laurent Barranco

 

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