Co-gérant de l’agence Alter Architecture, Corentin Pigeon a imaginé et conçu, pour et avec sa famille, un projet d’habitat participatif en pleine nature. Implantée sur une parcelle de 4.000 m², la bâtisse de 1880 est à mi-chemin entre Toulouse et Albi. Elle a fait peau neuve pour devenir un hameau paisible réunissant trois familles. La société Camille Carrelage, qui a mis son savoir-faire au service des différents revêtements, nous fait découvrir ce projet immobilier alliant avec brio, construction neuve et réhabilitation de l’ancien.
Partager pour mieux construire
Adapter son mode de vie aux contraintes sociales, retrouver les valeurs du vivre-ensemble, tels sont les fondements de ce projet familial. Dans un premier temps, le dialogue permet la transcription architecturale des idées de chacun des futurs occupants. Corentin, sa femme Lisa et leurs deux enfants, s’installent dans la demeure existante. Ses parents occupent une partie du rez-de-chaussée de la bâtisse, dotée d’une surélévation. Une extension ossature bois est créée pour les parents de Lisa.
Dimensionner les extensions
C’est la « sobriété dimensionnelle » qui guide le projet familial. Aussi, chaque logement est pensé au plus près des besoins des habitants. Les travaux terminés, la bâtisse et les extensions attenantes offrent 350 m² habitables, soit environ 100 m² par foyer, sans compter les espaces communs : salle de convivialité, chambre d’amis et sa salle de bain, buanderie, chaufferie.
Choisir : entre collectivité et indépendance
La morphologie du projet, le dessin architectural ainsi que les usages extérieurs font l’objet d’une décision collective de la part des trois familles. Projet participatif peut aussi rimer avec indépendance. En effet, chaque famille était donc libre de réaliser l’aménagement intérieur de son logement selon ses goûts et ses envies.
Remettre à neuf dans le respect de l’ancien
Dans le salon des parents de Corentin, ancienne pièce de vie de la maison, l’objectif était de gagner en luminosité et d’accroître la vue sur les extérieurs tout en préservant les traces du passé. En rénovant les lieux, les occupants découvrent notamment un mur de briques foraines, qu’ils décident de conserver apparent. Le nouveau parquet en chêne poncé, est posé sur lambourdes. Les radiateurs d’époque, en fonte, sont remis à neuf. Les poutres apparentes, décapées. Une surélévation permet de créer une chambre, habillée d’une teinte jaune curry de chez Ressource Peintures.
Laisser la matière poursuivre son chemin
Dans la cage d’escalier menant de l’entrée au salon de la bâtisse ancienne, les briques foraines sont visibles par un jeu de formes organiques avec le plâtre. Dans la pièce de vie, les tomettes d’époque ont été remplacées par un sol en bois. Mais seulement aux endroits où cela était strictement nécessaire.
Faire appel à des artisans locaux
Les travaux ont été menés par des artisans locaux : Camille Carrelage pour le revêtement des pièces d’eau, à l’image des carreaux émaillés « façon zelliges » bleus ou blancs. Les plans de travail Ateliers de Vabre Granit, faits de granit du Tarn brossé, ont été posés par Concept Aménagement. Yann Lechner, de chez Atelier Matières, réalise une partie du mobilier sur mesure, à partir de panneaux trois plis en bois (ou « tripli »). La société Thierry Durville a quant à elle effectué la majeure partie des travaux de maçonnerie. Elle a notamment créé, sur la bâtisse existante, les ouvertures ornées de briques foraines faites main, dans le respect de la technique de l’époque.
Capturer l’instant : un art familial
Dans les trois logements, on retrouve des œuvres de Bertrand Pigeon, artiste-peintre et sculpteur, père de Corentin, et de Christian Rivière, photographe, père de Lisa. Au-delà de la sculpture, un travail d’empreinte sur toile anime les murs des habitations. Elle est comme une ode à la mémoire de l’existant, des lieux et du vivant. Dans la salle de convivialité, une série de photographies invite au voyage dans le massif audois de la Clape. D’autres artistes sont également convoqués pour magnifier les lieux : Xavier Lucchesi, Privat ou encore Voglio Bene.
Utiliser des matériaux biosourcés
Attiré par les projets « durables » et soucieux de déployer pleinement ce versant écologique du projet immobilier familial, Corentin Pigeon a mis l’accent sur les matériaux biosourcés : ossatures bois, laine de bois pour l’isolation, enduit à la chaux, … Pour la création des extensions, le choix du plancher porté sur pieux permet de ne pas perturber la végétation en place.
Se réunir dans la salle commune
Entre le logement des grands-parents paternels et celui des grands-parents maternels, une salle commune de 35 m² a été créée. Elle permet de partager des moments conviviaux, tous ensemble. L’espace commun se présente comme un véritable trait d’union entre les différentes habitations et les trois familles. Il tient une place centrale dans l’implantation du projet sur site. Cette salle permet aussi de créer un lien direct entre la partie nord et la partie sud du jardin.
Créer un belvédère sur le Tarn
En s’éloignant de la façade sud de la bâtisse, conservée à l’identique, on se rapproche de la rivière Tarn. Les occupants des lieux ont eu l’envie de créer, à deux pas de l’affluent de la Garonne, un belvédère. Celui-ci permet de s’installer et de se laisser bercer par le bruit de l’eau. Cette traversée du jardin donne à voir de nombreuses variétés d’arbres : tilleuls, marronniers, plaqueminiers, pommiers, oliviers, magnolia grandiflora, … Dont la présence a été respectée au point de contourner certains feuillus pour créer une terrasse.