Sophie Théodose, enlumineur contemporain

Formée à la rigoureuse technique de l’enluminure par un « maître »…

Formée à la rigoureuse technique de l’enluminure par un « maître » en 2005, Sophie Théodose a déployé un style propre qu’elle qualifie de généreux.

Sophie Théodose, enlumineur contemporain
©ateliersdartdefrance_juliencresp

L’art des enlumineurs, héritage du Moyen-Âge, consiste à peindre des lettres et des miniatures dans un manuscrit. Si Sophie Théodose maîtrise parfaitement les codes de cette pratique séculaire, elle s’en est largement émancipée pour produire des pièces dans l’air du temps. La particularité de l’artiste est de transformer l’enluminure sur parchemin en un art nomade, qui s’affranchit des murs pour devenir une lampe, un sac à main, une sculpture… Parcours d’une artiste à l’imagination débordante.

Une enfance socle de la créativité

Sophie Théodose, enlumineur contemporain
©Nicolas Verselino

De son enfance passée dans la vallée d’Auge en Normandie, Sophie Théodose garde le souvenir de plaisirs simples et heureux : « grandir dans l’herbe fraîche, faire des kilomètres en voiture pour aller de manoirs en maisons à pan de bois… ».

Aujourd’hui encore, elle aime se ressourcer dans son jardin situé dans un village agricole. Elle y voit passer des écureuils, des faisans et des biches. Elle y contemple, avec son sens artistique, le passage des saisons, le changement des couleurs et le chant des mésanges.

« Dès le plus jeune âge, mes parents agriculteurs m’ont incitée à voir : une poutre sculptée, un encorbellement, … ». C’est la rencontre avec l’art roman, summum du merveilleux pour l’artiste, qui est sans doute à l’origine de sa passion pour l’enluminure. 

En parallèle, ses grands-mères lui transmettent le goût de la création : « elles pouvaient créer un costume de fleur à partir d’un bout de ficelle et de papier ! ». Sophie Théodose se remémore aussi qu’elle a toujours aimé dessiner. 

Une passion qui grandit au fil du temps

Sophie Théodose, enlumineur contemporain
©Victor Robert

Les sorties dominicales éveillent chez Sophie Théodose un attrait pour le doré, les belles images, qui ira croissant jusqu’à devenir son métier en 2005. Avant cela, elle valide un diplôme ESMOD en stylisme et modélisme qui lui permet d’entrer dans de grandes maisons de couture.

Stagiaire chez Nina Ricci, elle est par la suite embauchée par Lolita Lempicka, Balmain, ou encore Yves Saint Laurent. Elle y confectionne des robes de prestige, ce qui lui apprend le sens du détail et du raffinement. C’est en reprenant plusieurs fois le même travail pour parvenir à un résultat digne du luxe, qu’elle saisit le lien entre perfection et temporalité. 

Le beau comme sacerdoce, voilà un enseignement que Sophie Théodose tire de son passage dans la mode : « on ne peut pas faire à moitié quand c’est une passion ». Sa persévérance professionnelle sera récompensée en 2018, au Duché du Luxembourg, lorsqu’elle est repérée par la Michelangelo Fondation pour ses enluminures.

Le bouillonnement créatif 

Sophie Théodose, enlumineur contemporain
©Sophie Théodose

Sophie Théodose confie : « le processus menant à la création d’une œuvre enluminée est différent à chaque fois. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une commande. Il faut réussir à entrer dans la tête du commanditaire pour concevoir une pièce généreuse, qui lui fasse plaisir ». 

Une photographie, un bout de bois, un sentiment, une toile dans un musée, une plante, un mot, … L’artiste ressent l’inspiration à partir des informations extérieures, qu’elle reçoit tel un « capteur géant ». Elle doit cependant être capable de se recentrer pour traduire ses multiples idées en un schéma créatif qui respecte les codes de l’enluminure. 

Cela donne lieu à des pièces comme « En Mai » : « ce cercle rouge composé de motifs floraux a beaucoup de succès auprès de mes clients ». D’influence gothique, cette création est le fruit d’un travail de longue haleine. Elle allie des couleurs très personnelles et un design unique. Disponible en petit, moyen et grand format.

Où voir les œuvres de Sophie Théodose ?

Novembre 2021 : galerie French Arts Factory – MontreuxAvril 2022 : exposition « Homo Faber » – Venise Juin 2022 : invitée en tant que révélation au Grand Palais – Paris 
Dans son atelier d’art : 11 rue Saint-Jacques – Saint-Germain-en-Laye

Commentaires

×