Fascinée dès le plus jeune âge par les réalisations du cordonnier de sa ville d’origine (Albi), Camille, fonde Maison Polin en 2019 pour, à son tour, concevoir des objets utiles.
Ce n’est qu’après le confinement de 2020 que Camille Labro-Méler installe son atelier de fabrication au sein de l’Espace Éclair, dans le quartier toulousain de Saint-Agne. Depuis, elle y conçoit des objets minimalistes et intemporels. Avec, pour fil rouge, la revalorisation du cuir.
Votre parcours avant Maison Polin ?
J’ai validé à Paris, deux Diplômes des Métiers d’Art : conception et réalisation de costumes, à l’école Duperré et sculpture, à l’école Olivier de Serres. Après plusieurs expériences professionnelles – en tant que costumière et décoratrice, pour le théâtre et pour le cinéma – j’ai voulu me recentrer sur ce qui me faisait rêver enfant : créer des chaussures. J’ai donc suivi une formation chez un cordonnier à Bruxelles. À l’époque, je réparais plus que je ne créais.
Comment définir le style Maison Polin ?
Ce qui est certain, c’est que mes créations ont un côté brut, aussi bien du fait des matières que j’utilise qu’en raison des couleurs choisies et des formes minimalistes. Du point de vue de mes clients, il y a dans mes réalisations une ambiance méditerranéenne qui domine. La nature sauvage, les couleurs brique et terracotta, les paysages ensoleillés. On me dit souvent aussi, que l’esthétique Maison Polin est classique et intemporelle.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Pour ce qui est des pièces de cordonnerie, je crois qu’il faut rester humble car on n’invente rien. Je suis l’héritière d’une histoire millénaire d’artisans cordonniers. Tous les modèles imaginables existent déjà : richelieu, derby, bottines, … En revanche, le côté créatif du cordonnier, c’est la possibilité qu’il a d’interpréter ces modèles historiques en y appliquant ses propres proportions, matières et couleurs. C’est là que se situe l’univers Maison Polin avec, en toile de fond toujours, la contrainte de la technique.
Un mot sur les ateliers d’initiation ?
Je voulais montrer à travers les workshops Maison Polin, qu’il est possible de se former à la cordonnerie et à la maroquinerie dans un cadre bienveillant. C’est une manière pour moi de rencontrer d’autres parcours de vie. Du côté des participants, c’est souvent l’occasion de se rendre compte de la valeur des choses. Au-delà de l’objet fabriqué avec mon aide, les stagiaires repartent avec le souvenir joyeux de l’atelier, la prise de conscience que c’est un métier qui réclame des gestes précis, et avec un respect accru pour la matière.
Des ambitions pour l’avenir ?
Je suis à la recherche d’un rythme plus juste, qui me permette d’avoir la même charge de travail tout au long de l’année. Je pense développer des modèles plus simples et investir dans des machines afin de parvenir à une cadence de mini-manufacture. Actuellement, il me faut deux jours pour réaliser trois paires de sandales. Je vais aussi développer des ateliers sur une semaine complète et enfin, j’aimerais davantage distribuer mes sandales en boutique.
Des événements à venir ?
À la rentrée de septembre, je lance mon e-shop www-maisonpolin.com, qui permet de passer commande plus facilement en ligne. Dès l’automne, un modèle de chaussure fermée va voir le jour. Avec, pour matière première toujours, des cuirs issus de grandes marques et de tanneries traditionnelles françaises.
Contacter Maison Polin
Visite sur rendez-vous – Espace Éclair, atelier collaboratif – 8 impasse Moulive – 31000 Toulouse – 07 66 03 07 55 – bonjour@maisonpolin.com – Instagram : @maisonpolin – Site web : www-maisonpolin.com