Blotti au cœur de la ville de Figeac, le Mercure Figeac Viguier du Roy est composé de plusieurs demeures et édifices historiques qui n’avaient pas forcément de liens entre eux. Protégée au titre des Monuments Historiques, depuis 1942 puis 1993, la propriété abrite la tour de la résidence médiévale du Viguier, qui date du XIVe siècle et a donné son nom à l’ensemble, le corps du logis du Viguier construit au XVIIIe siècle ainsi que l’ancien presbytère de Notre-Dame-du-Puy, reconstruit au XIXe siècle.
Champollion
L’ensemble a été totalement repensé et rénové sous la houlette de Chantal Peyrat, décoratrice et designer, à qui le Groupe Cité Hôtels, propriétaire des lieux, a donné toute sa confiance. « Le cadre est fabuleux, il fallait absolument le préserver tout en le magnifiant », explique la décoratrice. Les bâtiments en eux-mêmes n’ont pourtant pas subi de grosses modifications structurelles. Chantal Peyrat a principalement travaillé sur l’agencement, le mobilier et la décoration pour mêler patrimoine et contemporain, pour « apporter du caractère tout en conservant certaines traces du passé ».
Fil rouge de cette rénovation et clin d’œil à l’enfant chéri de Figeac, l’égyptologue Jean-François Champollion, les codes de l’écriture se retrouvent où que l’on pose le regard. Du hiéroglyphe au numérique, la symbolique de la transmission est omniprésente, que ce soit sur les murs, les textiles, la mise en lumière ou l’accessoirisation. Presque un jeu de piste, les tableaux, tapis, têtes de lit et autres objets décoratifs ornés d’écriture se fondent dans leur environnement. Hiéroglyphes, hashtag, longues phrases ou éparpillement de mots « habillent les lieux et insufflent couleurs, vibrations et modernité ».
Des chambres toutes différentes
Toutes les chambres sont différentes mais l’on y retrouve toujours cette pointe de noir, ce « trait de crayon », qui unit le tout et en même temps dynamise la décoration. Toutes personnalisées, les chambres portent des noms mémorables comme ceux d’Aliénor d’Aquitaine ou de Bernard de Savignac, premier Viguier du Roy. Familiales et modulables, avec de larges salles de bain, elles peuvent se targuer de devenir de vrais cocons intimistes. Certaines chambres sont ainsi munies de coussièges, assises hautes devant les fenêtres, permettant de se détendre à l’abri des baies géminées. On s’imagine facilement, enfant, y rêver de dragons et de princesses.
Biscornues, de par la structure même des bâtiments, plusieurs chambres sont aménagées dans les « solelhos », greniers ouverts au soleil, typiques de Figeac, et donnent accès à une vue imprenable sur les toits de Figeac et la campagne alentours.
Beaux volumes et grandes ouvertures sont également au rendez-vous. La volonté des propriétaires était en effet de proposer des espaces à la fois intimes et généreux, clairs et respirants. Des vitraux apportent par petites touches un effet tamisé et de la douceur. Impossible pour Chantal Peyrat de choisir une chambre plutôt qu’une autre : « Sincèrement, je les aime toutes à leur façon. De la plus petite avec sa toile de Jouy rose poudrée à la plus grande et ses tonalités de rouge. Elles ont toutes quelque chose à offrir, une histoire à partager. »
Du lobby au restaurant
De la réception au bar en passant par le hall ou la bibliothèque salle de jeu, la décoration contemporaine s’inscrit naturellement dans les lieux. Les couleurs chaudes, les matières comme le cuir ou le velours, les notes de couleurs vives dont ce bleu vivifiant disséminé à travers les pièces, mettent en valeur la pierre du Lot omniprésente, les calades (pavage en pierre), la brique, le fer forgé, les arcades… autant de traces du passé conservées par la décoratrice.
Poufs colorés, fauteuils confortables et canapés en cuir sont répartis dans les différents espaces, appelant à la détente et aux échanges. Des luminaires imposants, posés au sol ou pendus au plafond, jouent avec la lumière, directe comme indirecte, pour mettre en valeur le bâti comme la décoration. Démesure encore pour certains objets décoratifs comme ces grands vases aux lignes épurées qui complètent à merveille le choix de meubles anciens fait par l’hôtel. On notera d’ailleurs que de nombreux mobiliers ont été fabriqués sur-mesure et parfois à l’instinct, sur le moment, par les équipes de Chantal Peyrat.
Espace détente et restaurant
L’hôtel abrite aussi de nombreux salons, cinq pour être exact, de 13 à 70 m2, dotés d’un mobilier adapté à tous les besoins : réunions, événements, cocktails… Un espace bien-être composé d’une piscine, d’un sauna et d’un jacuzzi invite quant à lui à la détente.
Enfin, installé au coeur de l’hôtel, avec un accès direct au jardin, la Dînée, un restaurant bistronomique porté par le chef Anthony Carballo, propose quant à lui une cuisine de saison qui privilégie les circuits de proximité, dans une atmosphère contemporaine et décontractée. Coup de coeur pour la possibilité de dîner sous les arcades du cloître, à l’ombre du solelho sur le jardin supérieur.
Le passé conservé
De nombreux éléments historiques ont été soigneusement conservés. La chapelle, lieu de passage incontournable pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, la Tour du Viguier, plus haute tour de la ville, qui se visite sur demande ou encore l’escalier principal et ses contremarches ajourées en forme de bobines. Pour l’anecdote, celles-ci permettaient à l’époque médiévale d’éclairer l’escalier lorsque l’on montait à la bougie.
Mais s’il ne fallait retenir qu’une persistance du passé ce serait bien ce magnifique cloître aujourd’hui transformé en jardin et espace de détente. La bulle de sérénité de l’hôtel, plébiscitée par tous, petits et grands, pour son ambiance zen et sa végétation ensorcelante.
Il permettra d’accéder à terme à une nouvelle partie de l’hôtel, actuellement en création et qui portera à 33 le nombre total de chambres proposées contre 21 actuellement.