Le photographe Jean-Marie Périer nous fait l’honneur de nous présenter la galerie qui porte son nom.
Avec 180 tirages photographiques issus de la collection de Jean-Marie Périer, la Maison de la photo de Villeneuve d’Aveyron (12), propose un joli voyage à travers les années 60 et la naissance du rock. Elle célèbre la liberté de vedettes qui deviendront des stars internationales.
Quelle est l’histoire de la Galerie Jean-Marie Périer ?
Il y a 25 ans, je quittais Paris pour l’Aveyron, sur un coup de tête, pour m’éloigner de la vie que j’avais là-bas. Dans le village de Villeneuve d’Aveyron, où j’ai été gentiment reçu, il y avait un musée installé dans un très bel immeuble du XIIIe siècle. Il était peu visité, malgré une belle exposition sur les outils de la vie de tous les jours. C’est mon meilleur ami, qui était le directeur du journal Le Villefranchois, qui a suggéré au maire de la ville d’y installer mes photos. Cela a changé la vie du village.
Pourquoi avoir choisi Villeneuve d’Aveyron ?
J’ai énormément voyagé dans ma vie. J’ai eu envie de trouver l’atmosphère de la campagne française de mon enfance. Retrouver une belle et vraie nature. Jacques Dutronc m’avait dit d’aller en Aveyron, que ça avait l’air bien. Un agent immobilier m’a fait visiter une ferme, que j’ai achetée tout de suite. L’Aveyron c’est l’endroit dans lequel je suis resté le plus longtemps. Maintenant, je vis de l’écriture de mes livres, entre Paris et Villeneuve.
Une anecdote concernant l’époque Salut Les Copains ?
Ce qui était formidable avec Salut Les Copains, c’est que je n’avais aucune limite de moyens, ni d’imagination. Le directeur du journal, Daniel Filipacchi, m’avait nommé directeur de la photo. Je faisais ce que je voulais. Je revenais d’Algérie, j’avais 22 ans. Il n’y avait aucun intermédiaire entre Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Sheila… et moi. D’ailleurs, Sylvie et Johnny m’avaient choisi pour être le témoin de leur mariage, et m’ont invité à leur voyage de noces, aux Canaries.
Était-ce simplement un journal de musique ?
C’était le premier journal en Europe à parler de la nouvelle musique : le rock. Mais c’était aussi un journal pour les adolescents. Donc on y évoquait leur façon de s’habiller, de danser, les questions d’argent de poche, etc. C’est un journal qui est né avec l’adolescence, en cette période d’après-guerre, où il n’y avait que deux chaînes de télévision. Il a eu un succès mondial très rapide car c’était le seul média à évoquer ces sujets, avec l’émission Salut les Copains. Moi, ce que je voulais, c’était créer des photos pour les murs des ados.
Quel est le profil des visiteurs de la galerie ?
Il y a une majorité de gens qui viennent parce que cela leur rappelle leur enfance. Dans les années 60, avec le rock, on est passé de Mick Micheyl à Mick Jagger. C’était une époque incroyable. Les Beatles et les Rolling Stones démarraient tout juste leur carrière aux USA. Les mômes d’aujourd’hui les connaissent, car ils les ont écoutés chez leurs parents. La mémoire de cette époque est restée. C’est pour ça qu’il y a une régularité de popularité à la galerie. Elle attire plusieurs milliers de visiteurs chaque année, qui viennent de France, de Belgique, de Suisse, d’Allemagne…
Votre plus beau souvenir de photographe ?
J’aime beaucoup la photo de Dutronc, assis devant une table blanche, des écouteurs sur les oreilles. Au premier plan, on voit le câble jack du casque qui va jusqu’à la bouche d’une daurade allongée. Le nombre de mecs qui ont cherché une explication, alors qu’elle nous faisait juste marrer. À l’époque, les stars n’avaient pas de problème avec leur image, car elles ne savaient pas qu’elles en avaient une ! La photo comme je l’ai connue n’existe plus, mais internet, qui a tendance à tout compliquer, est la plus belle invention qui soit. Il y a des gens sur Instagram qui commentent mes photos depuis le Brésil, l’Inde…
Galerie Jean-Marie Périer | Maison de la photo
Place des Conques – 12260 Villeneuve D’Aveyron
Tél. : 05.65.81.53.04
Site web : www.bastides-gorges-aveyron.fr