Meubles et objets déco en bois brûlé
Il y a huit ans, Julian Diaz décide de quitter l’Argentine pour la France, et c’est à Toulouse qu’il pose ses valises. Un changement de vie qu’il doit à son envie d’exercer un métier passion. « J’ai travaillé pendant plusieurs années dans le marketing et la publicité, mais il me manquait quelque chose. » C’est au travers du bois brûlé qu’il s’accomplit désormais, s’attachant à imprégner la matière d’un peu de son âme. Rencontre.
La rencontre avec le bois ?
La première fois que j’ai travaillé le bois, c’était en 2004. Je m’amusais alors à tailler des couteaux. Plus tard, j’ai rencontré l’ébéniste Sébastien Friscia qui a accepté de me former. Grâce à sa patience et à sa générosité, j’ai pu apprendre les bases du métier. Afin de m’exercer, j’ai créé mon premier atelier dans un garage, à Baziège. En 2019, j’ai rejoint l’atelier Recyclo’Bat où je travaillais à partir de matériaux de récup. Jérémy Grondin, un ébéniste et designer toulousain, m’a ensuite parlé de L’Atelier Ouvert où j’ai aujourd’hui mon espace de travail.
Et le bois brûlé ?
Les Japonais utilisent le bois brûlé dans l’architecture afin de lutter contre l’humidité et les insectes. C’est une façon naturelle de traiter le bois. Je voulais aussi me démarquer en proposant quelque chose de beau et de différent. J’aime l’expérience, à la fois tactile et visuelle, qu’offre le bois brûlé. C’est très doux au toucher !
Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans la nature, le végétal, les peaux animales, la terre aride et les formes organiques. Lorsque je trouve quelque chose de beau, je me demande d’où provient cette beauté. On me dit souvent qu’il y a des influences africaines et asiatiques dans mon travail, mais ce n’est pas volontaire. Ces similitudes s’expliquent par une même source d’inspiration, la nature, et par des techniques communes.
Votre signature ?
Le jeu de textures. C’est d’ailleurs ce qui m’amuse le plus ! J’ai trouvé mon chemin. Je suis constamment à la recherche de nouvelles techniques pour créer de nouveaux motifs. Mon travail se distingue aussi par des formes esthétiques, équilibrées et organiques. Comme dans la nature.
Quelle importance accordez-vous au travail à la main ?
Couper du bois à la main me procure une émotion. Cela permet de façonner des pièces de caractère, des objets qui ont une âme. Je cherche à imprégner la matière d’un peu de ma personnalité et de mon humeur. J’aime que les objets racontent une histoire.
Comment se passe le processus créatif ?
Les techniques que j’utilise sont assez simples, à l’image des mortaises. Je recherche avant tout la résistance et la durabilité. L’aspect créatif intervient dans un second temps. Je combine alors des techniques anciennes et modernes pour obtenir des textures et des formes uniques. Je brûle le bois au chalumeau, ou au fil, pour le marquer. Puis, je le brosse jusqu’à ce que la surface soit assez propre pour que l’on puisse y passer un tissu blanc sans le tacher. Enfin, j’applique une huile composée pour sublimer le bois.
Quels bois travaillez-vous ?
En fonction du résultat attendu, je travaille le frêne ou le chêne. Ce sont des bois français, esthétiques, durables et résistants à la brûlure. Le frêne permet de jouer sur les contrastes, alors que le chêne affiche une couleur presque dorée que l’on retrouve par exemple sur la table Galapagos.
Une exigence ?
Je tiens à m’inscrire dans chacune de mes pièces. Il faut aussi que je m’amuse dans mon travail. J’accorde également une grande importance au fait de créer des produits qualitatifs et durables, en valorisant le bois que nous offre la planète, et en imaginant des solutions aux problèmes de déchets de fabrication.
Un projet emblématique ?
En 2022, on m’a commandé une table de 3m50 de long sur le modèle d’un tout petit tabouret à deux pieds, minimaliste mais très stable. C’était un véritable défi pour moi. Une étape importante qui m’a permis d’avancer.
Des projets à venir ?
J’ai commencé à créer des objets décoratifs, à l’image de mes plantes en bois. L’idée est de revenir à l’origine du matériau au travers de la forme. Je voudrais aussi collaborer avec d’autres artisans pour marier le bois à des éléments tels que la céramique et la tapisserie.