Avec les aménagements de restaurants comme La Cave de l’Avant Marius, Chez Rosa, La Cantine Française, Le Victor à Houston (USA) ou encore tout récemment Le Confessionnal, l’architecte d’intérieur toulousaine s’est (presque) fait une spécialité dans « l’archi-gastronomie ». Elle ne fait pourtant pas que ça ! Quand elle n’aménage pas des appartements, des villas ou des hôtels particuliers, elle intervient sur des projets de créations ou réhabilitations de commerces, boutiques, bureaux, galeries commerciales… Zoom sur sa philosophie du métier et sur quelques-unes de ses réalisations pour les pros les plus marquantes.
- Sa touche perso ? « J’aime beaucoup apporter le petit accessoire en plus, comme un papier-peint, du tissu, des tapis, la création d’un artisan d’art… J’ai envie de rajouter des savoir-faire plus que d’orienter vers LA tendance du moment. Un détail peut faire toute la différence. »
- Sa couleur ? « C’était le bleu, mais c’est fini car elle est partout. Je n’en ai plus, c’est celle qui va bien avec toutes les autres. J’en change beaucoup en fonction des projets. »
- Sa matière ? « J’adore le marbre pour sa diversité de veine, ses couleurs et sa rareté ; le laiton pour sa brillance et son côté doré qui renvoie à des décors d’autrefois chics et soignés ; et le bois qui est puissant, chaud, riche et varié avec toute une palette d’essences. »
- Ses influences ? « J’adore vraiment Laura Gonzalez, Jacques Garcia est mon idole et Bambi Sloan est pour moi incontournable ! »
- Son quartier ? « Les Carmes : j’y ai relevé quelques challenges avec des volumes parfois compliqués ! »
- Ses envies ? « Je n’ai plus envie de faire des choses strictes mais plutôt de faire de la déco pour me marrer ! Mais attention, on peut prendre le risque de se tromper sur une couleur, mais pas sur la mise en œuvre des travaux. »
- Ses regrets ? « La surconsommation d’images de déco et la vitesse des projets ! Je trouve que l’on ne prend plus le temps de respecter l’enchainement des travaux ou la logique d’un chantier. »
- Plutôt projets pros ou privés ? « Les deux, j’aime switcher car j’apprécie la diversité. »
Chiffres clés
- 2010 : C’est l’année de son diplôme obtenu aux Beaux-Arts de Toulouse et de celui du Conseil Français des Architectes d’Intérieurs (CFAI) en design d’espace.
- 7 ans : Elle a travaillé pendant 7 ans en étroite collaboration avec l’agence de l’architecte d’intérieur Bernard Catugier.
Cuisine sans dépendance
Le dernier restaurant du chef étoilé Yannick Delpech est ouvert depuis septembre à Gaillac. Cécilia Febrer a entièrement réaménagé cette bâtisse d’ouvrier aux codes bourgeois datant de 1875 qui accueille cette table d’hôtes clandestine dans une adresse tenue secrète. « Un très beau projet où tout a été pensé par rapport au lieu » et pour lequel elle a eu « carte blanche totale ». Elle en a profité pour moderniser les espaces, aérer les ouvertures, modifier la circulation et ajouter des touches de couleurs – et du doré –, tout en conservant les matériaux nobles déjà présents (tomettes, parquets, carreaux de ciments…). Petite touche décalée : un mur de vaisselle cassée vraiment très visuel !
Plus qu’un taux
Les bureaux de ce courtier en prêts immobiliers sont situés depuis 2016 à une adresse prestigieuse de la Place de la Bourse. Sur une surface de 300 m2 traversante, un ancien loft en duplex a été entièrement refait, avec des entre-niveaux, pour accueillir les bureaux de six collaborateurs. « Nous avons tout démoli et conservé seulement les poutres IPN porteuses, pour offrir de beaux espaces et volumes de travail, avec beaucoup de verre. » Les prestations sont de qualité : de très grands vitrages, des menuiseries en bois et des poutres de métal peintes en noir, des parquets en chêne restaurés, du béton au sol teinté en orange dans la masse.
Le Languedoc
C’est la seconde adresse de l’équipe de Maître Renard, qui a repris en septembre cette institution. Le formica a été conservé comme point de départ de la nouvelle déco « pour garder l’esprit de l’ancienne brasserie et ne pas dénaturer l’établissement très connu des Toulousains, et notamment des professions juridiques tout près du palais de justice. » Un petit clin d’œil leur est d’ailleurs adressé à travers la fresque murale dessinée par David Bordier : « une sorte de bal masqué des avocats ! » Le bar, sans changer de gabarit, a été habillé de métal thermo laqué pour lui donner la couleur du zinc. Tout le reste a été modernisé : nouveau mobilier, banquettes rehaussées, nouveaux luminaires et miroirs.
Photos : David Nakache