Alice Rangayen, Jungle Utopia

Jungle Utopia, le paradis fleuri d’Alice Rangayen où elle laisse s’exprimer toute…

Jungle Utopia, le paradis fleuri d’Alice Rangayen où elle laisse s’exprimer toute sa créativité.

Alice Rangayen s’illustre dans la création de bouquets, mais pas seulement. Affairée dans la création d’un plateau de piscine habillé de fleurs séchées, elle est habitée par une créativité exacerbée.

Alice Rangayen, Jungle Utopia
©Alice Rangayen, Jungle Utopia

Compositions monumentales et scénographies florales, son talent s’exerce aussi en dehors de sa boutique Jungle Utopia. Cette dernière se trouve place de l’Estrapade, dans le quartier de Saint-Cyprien. Les mains dans les fleurs, elle nous raconte son histoire. Rencontre.

Comment est née la boutique Jungle Utopia ?

Alice Rangayen, Jungle Utopia
©Alice Rangayen, Jungle Utopia

J’ai ouvert ma boutique en décembre 2018, un peu plus d’un an après être arrivée à Toulouse. La première année ici, je faisais les marchés de Plaisance-du-Touch et de Léguevin avec une charrette à fleurs. C’est en rencontrant un épicier de la place de l’Estrapade, Romain, que j’ai appris qu’un fleuriste cherchait à transmettre son fond de commerce. Il tenait cette boutique depuis 1989 et voulait choisir lui-même le fleuriste qui la reprendrait. Aujourd’hui, nous sommes deux fleuristes et une apprentie à travailler à Jungle Utopia.

Comment en êtes-vous venue aux fleurs ?

J’ai toujours aimé les fleurs mais j’ai découvert ma vocation sur le tard. Originaire de La Réunion, j’ai grandi dans un quartier de pêcheurs où les couleurs et les contrastes ont toujours nourri ma créativité. Ma mère était passionnée par les fleurs et allait régulièrement en acheter sur les marchés pour réaliser des compositions florales. Je n’avais absolument pas le droit d’y toucher ! Quand je faisais mes études, à Paris, j’achetais régulièrement des Œillets du Poète que je mettais dans des soliflores. On peut les garder très longtemps et lorsque les pétales tombent il reste le bouton central. C’est en regardant un dessin animé dans lequel une abeille tombe amoureuse d’une fleuriste, Bee-Movie, que j’ai eu une révélation. Je me suis alors tout de suite dit : « je crois que je suis fleuriste ». En 2013 j’ai fait l’École de fleuriste de Paris, bénéficiant des conseils de Gislaine Caze, Meilleure Ouvrier de France, avant de réaliser mon apprentissage chez Reflets.

Comment vous distinguez-vous des autres fleuristes ?

Mon univers est kitsch et très coloré. À l’opposé de tout ce que l’on apprend à l’école. J’aime le ton sur ton, bien que je réalise des bouquets très contrastés pour les clients. Les formes libres sont aussi une signature de la boutique. J’essaye autant que possible d’acheter des fleurs locales et françaises, tout en respectant la saisonnalité, mais j’ai des affinités avec certaines fleurs exotiques qui ne poussent qu’à l’étranger comme la Protea et le Banksia. Nous recyclons également nos déchets verts avec Les Alchimistes Occiterra qui passent une fois par semaine à vélo pour les récupérer.

Comment composez-vous un bouquet ?

Alice Rangayen, Jungle Utopia
©Alice Rangayen, Jungle Utopia

Cela commence toujours par une réflexion technique, mais la création en elle-même est très instinctive. Les clients ont souvent une demande, mais ils me font confiance et me laissent carte blanche. Un bouquet revêt quelque chose de très personnel. On est projeté dans la vie de nos clients à travers ce bouquet. Il va chez eux, ou chez leurs proches, dans leur intimité. Je dis toujours aux gens qui travaillent avec moi que lorsque l’on fait un bouquet, on doit mettre tout ce que l’on est mais savoir s’en détacher une fois qu’il est fini. C’est essentiel pour laisser le client se l’approprier. Il s’agit d’apprendre à donner de soi, puis s’effacer.

Quelle est votre fleur préférée ?

Le Delphinium Bleu qui est la fleur signature de la boutique. J’aime sa forme élancée, ses fleurs et sa couleur. Il donne tout de suite beaucoup de relief à un bouquet. Je l’utilise dès que je peux. J’aime aussi beaucoup l’Anthurium car c’était la fleur préférée de ma mère. Avant, je n’aimais pas particulièrement cette fleur, mais aujourd’hui j’en ai tout le temps. C’est l’autre emblème de la boutique. À l’inverse, ce n’est plus du tout la fleur préférée de ma mère !

Fleurs fraîches ou fleurs séchées ?

Je préfère les fleurs fraîches car on peut les voir évoluer jusqu’à ce qu’elles se fanent. J’ai toujours aimé garder longtemps mes bouquets. En ce qui concerne les fleurs séchées, j’ai appris à les aimer et je les utilise beaucoup. C’est aussi une tendance Slow Life incontournable, et indissociable d’une nouvelle manière de consommer. Je trouve d’ailleurs ça très intéressant d’associer fleurs fraîches et fleurs séchées dans un seul et même bouquet. Utiliser des outils numériques pour montrer la fleur autrement, et continuer d’émerveiller les gens, fait aussi partie de mes envies et de mes projets.

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