A+B, c’est l’addition de deux talents, Hanika Perez et Brice Genre, partageant la même vision du design et la même exigence.
Un an après s’être rencontrés à l’université, Hanika et Brice décident en 2007 de créer A+B, un atelier de recherche et de conception de design global, design d’objet et design d’espace et scénographie. Leur travail est guidé par une quête de simplicité, et par la volonté de créer des objets sensibles que chacun puisse s’approprier. Rencontre.
Qui se cache derrière A+B ?
L’agence A+B designers compte Hanika Perez, professeure en design à l’institut supérieur des arts de Toulouse, et Brice Genre, Docteur en design et maître de conférence à l’université de Toulouse Jean Jaurès.
La définition du design par A+B ?
Pour Brice et Hanika, chaque création doit tomber sous le sens et se distinguer par sa simplicité. Le design est minimal et durable dans ses modes de production comme dans ses usages. « C’est un outil pour habiter ».
Comment se passe le processus créatif ?
Le travail d’A+B débute par une réflexion conceptuelle et par une déconstruction des a priori. Il s’agit de « rentrer en contact avec le sujet pour interroger la culture et les usages, afin de créer un objet qui sonne comme une évidence ». Cet exercice implique une étude approfondie du contexte et de ses acteurs, mais également une étroite collaboration avec divers professionnels. Un travail de précision à la croisée de l’art, de l’ingénierie et des sciences humaines. La lampe Lume, un instrument permettant de « jouer de la lumière », a notamment été réalisée avec un luthier.
Comment réussir à concilier les aspects techniques et créatifs ?
« La contrainte est libératrice », précisent Brice et Hanika avant d’ajouter : « le principe de dessin et la technique sont intriqués. » Après avoir scénarisé un objet, la précision des aspects techniques est affinée avec les ingénieurs ou les artisans. Il s’agit de « glisser de la conception vers la réalisation ». Cela a notamment été le cas pour les poignées Achille et Helfel, dont le mouvement de déverrouillage de la serrure accompagne le geste d’ouverture de la baie, conçues avec la société Sotralu.
En quoi le travail d’A+B se distingue-t-il ?
Hanika et Brice se saisissent de ce qui existe et leur apparaît comme le plus approprié, sans chercher à dessiner un style qui leur serait propre, mais de privilégier les spécificités du contexte du projet. Tous deux avouent également leur obsession du détail, dans lequel réside la satisfaction d’un projet abouti.
Une exigence qui guide leur travail ?
Hanika et Brice travaillent avec les ressources dont ils disposent sur le territoire concerné, qu’elles soient humaines ou matérielles. Ils veillent aussi à ce que chaque projet soit éco-conçu et durable dans ses usages.
Un projet emblématique ?
A+B est lauréat de plusieurs concours internationaux, parmi lesquels le Nespresso Design Contest 2008, décisif dans l’histoire d’A+B. C’est cependant lors du Parckdesign 2007 qu’ils remportent leur tout premier concours international. La concrétisation d’un travail commun, et la confirmation d’une même vision du design. En 2010, ils sont lauréats de Design Parade, en 2009 de l’Observeur du Design, et en 2019 du FD 100 décerné par le VIA. En 2016, ils collaborent avec un groupement de trois agences d’architecture toulousaines pour concevoir les logements d’une résidence étudiante, proposant un mobilier qui soit la colonne vertébrale d’un logement à géométrie variable, articulant fonctions et usages.
Des sources d’inspiration ?
Brice et Hanika confient s’être toujours sentis proches de la culture japonaise et scandinave. Plusieurs artistes, designers et architectes, tels qu’Alvar Aalto, Charlotte Perriand, Stefan Diez, Bruno Munari ou encore Hans Wegner, suscitent aussi leur intérêt.
Des projets à venir ?
Après avoir conçu la vaisselle pour le Café Bras du musée Soulages, et entièrement repensé la salle du restaurant Le Suquet de Sébastien Bras, jusqu’à la vaisselle, le mobilier et la tenue des serveurs, A+B s’est penché sur l’aménagement d’une épicerie fine des Bras qui doit ouvrir au printemps à Laguiole. Ils travaillent aussi sur un projet d’édition de mobilier scolaire éco-conçu sur le territoire régional.
