Une maison semi-enterrée

C’est dans un cadre verdoyant que s’élève une maison moderne de plain-pied pensée par l’Atelier CC.

Sur un terrain en pente de 900 m2, cette maison moderne de plain-pied
 a été pensée par l’Atelier CC pour se fondre dans le paysage, avec son toit-terrasse entièrement végétalisé.

Cette maison est totalement fondue dans son environnement. « Le terrain en pente nous a absolument séduits », lance Mathilde, sa propriétaire. « Nous avions imaginé une maison semi-enterrée exposée plein Sud, poursuit son mari Laurent, et l’Atelier CC a accepté de nous suivre dans un pari un peu fou, sachant qu’il y avait de nombreuses contraintes. »

Comme par exemple un règlement d’urbanisme très exigeant dans ce petit village de l’Est toulousain. « Et surtout les arbres avec lesquels il fallait composer, ajoute-t-il, notre objectif était de les conserver pour utiliser la richesse de ce terrain. » C’est chose faite, les vieux buis, les genêts, le laurier, les frênes et l’arbre de Judée sont toujours là. Certains ont été déplacés, mais sont toujours bien présents sur la parcelle.

En forme de « T »

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Déployant une superficie totale de 157 m habitables, la maison est en forme de « T » et de plain-pied. « C’est une maison en rez-de-jardin », précise Jean-David Caille, l’architecte en charge du projet. Depuis la rue, l’entrée est discrète : elle se fait sur le toit, doté de son « parking » (une place de stationnement imposée) et d’un jardin. Un véritable toit-terrasse végétalisé de 110 m2, amé- nagé avec un potager et du mobilier outdoor. Avec un beau point de vue sur l’église du village.

« Cette toiture végétalisée était aussi une de nos conditions, pour se fondre dans la nature et au niveau thermique, précise Laurent, pour faire de l’isolation à l’inertie avec un matériau naturel. »

Dans une bulle

On accède donc à la maison plus bas, après être passé par une pergola, un sas puis avoir descendu un escalier extérieur. « Nous cherchions à créer un ailleurs, explique Jean-David Caille, à les mettre dans une bulle. » C’est plutôt réussi !

Cet escalier de bateau en acier vernis – réalisé par Fer et Tendance –, permet enfin d’arriver dans une petite cour intérieure, très agréable en été car au frais. On rentre par une porte vitrée, ou alors par le bureau de Mathilde qui a son entrée dédiée.

Plein Sud

La maison est exposée plein Sud, une autre volonté du couple. De très grandes baies-vitrées, conçues sur-mesure, s’étendent tout le long des pièces de vie. Elles sont équipées de stores extérieurs motorisés tamisants : ils jouent le rôle de brise-soleil et permettent de distinguer le paysage à travers. Il n’y a ni volet battant, ni volet roulant, pour profiter des apports thermiques. À l’intérieur, des rideaux en velours – confectionnés sur-mesure par la couturière Charlotte Walker – amènent en revanche un côté plus chaleureux à la nuit tombée.

Du vieux et du neuf

La pièce principale fait 55 m2, avec la cuisine, le salon et une grande bibliothèque de 3,40 m de long, fabriquée par Laurent dans leur précédente habitation. Au sol, un parquet en chêne massif apporte de la chaleur tout comme la déco soigneusement choisie par Mathilde. « J’aime beaucoup les couleurs, les bibelots, les fleurs… », confie-t-elle. Elle avoue avoir « la folie des lampes », comme l’illustre la présence d’une très belle Foscarini. « Nous voulions une maison contemporaine dans sa forme, ajoute Laurent, mais en mélangeant dans notre intérieur des objets que nous avions déjà et d’autres plus design. » D’où une table basse en verre Glas Italia ou encore une autre, la Rex Ibride de Zeeloft, en forme de buste d’animal.

Des meubles de famille

Quant à la table de la cuisine, une grande table de ferme normande, elle provient de la famille de Mathilde (idem pour la malle à vêtements de colporteurs du salon). Les chaises en bois autour sont originales et dépareillées : chaise d’écolier, d’autres achetées et d’autres encore restaurées par Laurent.

La grille du patio

La cuisine forme le pied du « T » de cette maison semi-enterrée. Elle communique avec la petite cour intérieure de l’entrée, mais aussi de l’autre côté vers un patio ombragé (grâce aux arbres conservés) auquel on accède via quelques marches de couleur rouge sombre. Un vieux portail avec sa grille en fer forgé, qui était présent sur le terrain d’origine, a été conservé par le paysagiste L’arbre à poissons.

Une cuisine pratique

Retour dans la cuisine. Elle est grise, « simple et surtout pratique » d’après ses utilisateurs quotidiens. La hotte est entièrement intégrée au plafond, la crédence en verre est facile à nettoyer, le plan de travail est profond et il y a de nombreux rangements.

Derrière, se trouvent une arrière-cuisine (avec un four et un beau frigo Gorenje), une buanderie et le bureau de Nathalie qui fait aussi office de chambre d’amis. À côté, se cachent sous le sas, une cave et des rangements pour l’épicerie et les congélateurs.

Couleurs Le Corbusier

Pour l’harmonie des couleurs, l’Atelier CC a opté pour la palette du célèbre Le Corbusier et les a positionnées de façon originale dans la maison. « L’idée n’était pas d’avoir une déco pièce par pièce, détaille Jean-David Caille, mais une continuité dans tous les espaces, ce qui fait vivre la maison comme un tout. » Un concept auquel le couple a entièrement adhéré.

Des « blocs »

Les couleurs « circulent » donc autour de « blocs de murs ». Le premier « bloc », de couleur rouge du Corbusier, part du salon et rentre ainsi dans la première chambre d’enfant. Sur les quatre chambres de la maison, les trois des enfants sont identiques, avec un grand placard coulissant. Une vitre et une baie-vitrée donnent accès à la terrasse.

De la première chambre, un mur de couleur grise part vers la deuxième, celle de leur fille adolescente. Dans la troisième chambre, se poursuit le même système avec du gris, puis un bleu qui se poursuit dans le « bloc » de la salle d’eau des enfants, similaire à une cabine de bateau. On retrouve ce même bleu dans la chambre parentale, dotée elle d’une porte donnant sur le dernier « bloc » de la salle de bain.

La terrasse

Arrivé au bout du couloir, et donc à l’extrémité de la barre du « T » que forme la maison, un petit tour dans le jardin s’impose, accessible depuis la pièce à vivre et les quatre chambres. Une coursive en bois s’étire tout le long, élargie en arrondi devant le séjour. Aux beaux jours, la famille y dresse une table, sous un grand parasol.

Les trois poteaux en acier, qui soutiennent la structure de la maison dans la pente, sont remplis de béton. Du jasmin étoilé pousse autour. Il rejoindra prochainement la végétation qui descend du toit-terrasse.

Le jardin est en outre agrémenté d’un bassin à poissons, d’une cabane en bois abritant l’établi de Laurent, d’un banc public restauré… Au calme, à l’abri des regards, l’endroit est propice pour passer de bons moments dans cette petite parenthèse de verdure située en plein cœur du village.

Crédits photos : Studio Ze – Benoît Guerry

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