Un atelier d’ébéniste : Entièrement réhabilité

En plein cœur de Toulouse, cet ancien atelier d’ébéniste a été entièrement repensé par l’architecte d’intérieur Olivia Dubus, gérante de la société OD Design.

L’escalier et l’ilot central ont été travaillés par l’atelier de ferronnerie Atmos.FER situé à Quint-Fonsegrives.

À l’origine, l’espace était constitué d’un atelier d’ébéniste en rez-de-chaussée et d’un petit appartement à R+1. L’artisan avait fait construire le bâtiment de telle façon que chacun des niveaux soit vide de murs porteurs. Seules deux grosses poutres en béton traversaient le rez-de-chaussée et portaient le plancher. La maison est une construction des années 80. Son originalité émane du jardin au R+1 et des très grandes fenêtres en rez-de-chaussée, héritage de l’atelier qui a été conservé.

©A. Alric
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Grand projet pour petit budget

Avec un budget de 100 000 € pour 140 m2 et une redistribution complète à faire pour cinq personnes, Olivia Dubus a du trouver des astuces pour loger confortablement tous les membres de la famille. Dans la pièce à vivre, un mur a été créé entre le salon et la salle à manger. Ce dernier est creusé dans sa partie basse afin d’y installer un bahut. L’ensemble reste très ouvert afin de ne pas créer de séparation brutale et laisser passer la lumière. L’îlot central, dessiné sur mesure par l’atelier de ferronnerie contemporaine Atmos.FER dans le même matériau et la même largeur que la table de la salle à manger, offre une continuité aux deux espaces.

© A. Alric
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Les trésors du passé

Malgré la démolition complète de l’intérieur, les deux grosses poutres porteuses ont été conservées d’origine pour garder un élément existant et respecter l’âme de la maison. Le concept architectural s’est donc articulé autour de ces deux poutres brutes, simplement peintes en noir et visibles de toutes parts malgré le cloisonnement. Elles ont permis de tramer les baies vitrées du salon et de les mettre en valeur.

La particularité du jardin en hauteur offrant un accès direct sur les pièces à vivre a permis d’ouvrir le salon et la cuisine sur l’extérieur. Cette ouverture donne l’impression d’un séjour sur le jardin. La façade intérieure, peinte en vert pour refléter le jardin, accentue encore le jeu intérieur/extérieur. Côté aménagement, ce mur cloisonne également la suite parentale, la salle d’eau et le dressing. Une grande terrasse parallèle au séjour accentue encore cet effet. La terrasse et le jardin apparaissent alors comme deux pièces supplémentaires.

© A. Alric
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Matériaux détournés pour agencements futés

Pour modérer le budget, les matériaux ont été sélectionnés avec attention et ingéniosité : un ragréage simple avec un ajout de 3 % de pigment terre de sienne juste vernis, des plaques d’OSB pour les chambres, une cuisine Ikea customisée avec un plan de travail coulé en béton et un enduit gris anthracite avec un peu de pigment terre de sienne…

Pour l’entrée, les propriétaires cherchaient un matériau ressemblant aux pavés de rue. C’est finalement une pierre bleue destinée à l’origine aux contours de piscine qui a été sélectionnée. Elle donne beaucoup d’effet à l’entrée pour un prix très raisonnable et participe à l’idée d’intérieur/extérieur. Ces dalles de pierres seront ensuite posées à l’extérieur, devant l’entrée jusqu’au portail. Côté rangement, un immense placard a été conçu à partir de portes en bois brut vieilles de plus de 150 ans.

La table de la salle à manger est une table récupérée sur laquelle ont été posées des planches de chêne massif, un matériau qui se retrouve sur l’îlot de la cuisine. Fabriqué sur-mesure, il reprend également la même largeur que la table pour assurer une continuité visuelle.

La maison étant contemporaine, les propriétaires ne souhaitaient pas de placards intégrés dans les chambres des enfants. Chaque enfant dispose donc de sa petite armoire en bois ancienne. Sans placard intégré, la disposition des meubles est libre et évolutive, comme la maison. Les enfants peuvent en changer quand et comme ils le souhaitent.

L’escalier, œuvre architecturale

L’escalier se situe dans une entrée exiguë. L’architecte Olivia Dubus et l’atelier de ferronnerie Atmos.FER ont conjugué leurs talents et ont fait preuve d’ingéniosité. Notamment pour le raccordement entre la partie bois et la deuxième volée tout métal.

En effet, pour faire coïncider la hauteur d’un plan de travail (75 cm) et l’alignement d’une marche, la notion du sur mesure prend ici toute son ampleur.

Les fixations invisibles sont soigneusement dissimulées dans la structure même de l’escalier, ce qui lui donne ce côté très aérien. La conjugaison des matières métal et bois lui confère un style contemporain et chaleureux.

Ici on a utilisé des matières brutes : acier patiné et chêne massif. La rampe en acier est brossée pour un toucher agréable et doux. Des câbles d’inox très fins (4 mm), sertis sur mesure, viennent assurer la sécurité sans alourdir le design.

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