Plus qu’un toit

Pas facile de se loger en centre-ville de Toulouse quand on est sept ! Découvrez la solution originale proposée par Jean Charrière.

Deux adultes, cinq enfants. Quand on est aussi nombreux, pas toujours facile de se loger, encore moins en centre-ville de Toulouse. Accompagnés par l’architecte d’intérieur Jean Charrière, Estelle et Sébastien ont trouvé une solution originale pour installer
leur grande famille recomposée.

Pour le couple qui recherchait un logement coup de cœur disposant de quatre chambres et d’une terrasse, l’équation s’avérait en effet difficile à résoudre. La solution est venue d’une opération originale : l’achat d’un toit-terrasse d’immeuble, associé à un permis de construire pour une surélévation (réalisée par l’entreprise RCB).

L’appartement déploie aujourd’hui ses 125 m2 sur deux niveaux, au dernier étage d’un vieil immeuble toulousain, et comprend une terrasse de 35 m2. Au sol, un plancher en chêne rend les lieux tout de suite cocooning. Aux murs, le bleu, dans toutes ses nuances, domine. Plinthes et portes sont blanches, pour la lumière. « Au départ, tout ce qui était métal devait être noir, et les murs blancs, mais Estelle a trouvé des exemples de déco en bleu qui lui plaisaient, on a donc revu le chantier en conséquence », explique Jean Charrière, l’architecte d’intérieur. Travailler ensemble était une évidence pour eux, pour avoir déjà collaboré, ironiquement sur un projet de souplex. « Il comprend mes attentes à demi-mot », détaille Estelle. « En tant qu’architecte d’intérieur, mon rôle n’est pas d’imposer mais d’accompagner », confirme l’homme.

Vivre de plain-pied

Le premier niveau de l’appartement s’est ainsi construit autour d’une contrainte imposée par la nouvelle propriétaire : l’envie de vivre de plain-pied en l’absence des enfants.

Toutes les pièces de vie ainsi que la chambre parentale et la salle de bain attenante sont ainsi concentrées sur cet espace, tandis que les chambres des enfants et leur salle d’eau occupent l’étage.

Si, dans les grandes lignes, le couple et son architecte d’intérieur ont respecté le permis de construire d’origine, ils ont apporté leur patte au projet. Principale modification, le déplacement de l’escalier qui permettait d’accéder à l’appartement. Décalé, il a laissé place à la cuisine. Semi-ouverte et réalisée sur-mesure par l’entreprise d‘aménagements Interior Technic, elle donne en partie sur la terrasse via une porte et une fenêtre à galandage, une idée de Jean Charrière pour l’ouvrir complètement aux beaux jours, façon cuisine d’été. Les façades des meubles sont laquées en gris anthracite.

Dans la tendance du moment, le plan de travail et la crédence sont quant à eux en Silestone effet marbre. Pour casser l’effet noir et blanc, des meubles hauts et un mange-debout apportent leur douceur via leur placage bois Oberflex. On remarque des interrupteurs à la fois vintage et moderne qui renforcent l’ambiance maison de famille. La musique qu’on y entend provient d’enceintes Bose intégrées dans tout l’appartement.

En décalage

Il faut monter deux marches pour rejoindre tant la terrasse que la pièce de vie. Un décalage de niveau qui donne un charme atypique à l’ensemble. Idem dans la pièce de vie où la marche qui court le long des 5 m de baie vitrée est même devenue « the place to be » : pour téléphoner, lire, rêvasser… L’architecte d’intérieur a sciemment choisi une marche large pour inviter à des usages multiples.

Dans cette pièce de vie, un impératif pour la famille : disposer d’un espace où l’on respire. Pari gagné avec ses 6 m sous plafond au plus haut. Dominée par la coursive qui dessert les chambres à l’étage et sa balustrade discrète en acier, la pièce déroule 50 m2 (en comptant les 10 m2 de cuisine). Dimensionnée pour accueillir une grande famille, que ce soit pour profiter du salon ou pour partager les repas, elle mélange les styles. Les grands noms du design côtoient avec réussite les marques de grande distribution.

Nous sommes sept !

Au salon, un grand canapé gris Musterring déniché chez Cerezo permet de s’asseoir à sept ! Devant lui, une table Ikea apporte sa touche bois. Le tout fait face à un banc en béton brut coffré qui offre une assise supplémentaire et accueille également la cheminée à bois avec insert fermé. Celle-ci peut servir de chauffage d’appoint même si elle a été choisie en premier lieu pour l’agrément. Réparties dans toute la pièce, des lampes diffusent leur chaleur. Un lampadaire Artemide, acheté chez Galvani, complète les spots en apportant une lumière indirecte. La plupart des luminaires sont issus de chez Voltex mais aussi de bons plans déco trouvés sur internet.

Dans la salle à manger, une suspension Petite friture attend la table pour huit à dix personnes qui devrait être prochainement livrée par l’enseigne toulousaine Trentotto. Un moyen d’occuper la grande hauteur sous plafond, sans écraser les convives.

Deux points forts dans cette grande pièce de vie : la grande baie vitrée de plus de 5 m avec brise-soleil horizontaux, qui apporte profondeur et luminosité, et, face à elle, une bibliothèque Tylko à la fois légère et monumentale. Un bon plan déco modulable à l’envi et très facile à assembler.

Photo et espace nuit

Il faut une fois encore descendre deux marches pour passer du séjour à l’espace nuit des parents. Sur 35 m2, le couple dispose d’une chambre, d’un dressing, d’une salle de bain, d’un wc séparé et d’une buanderie. Touche d’originalité, c’est une porte verrière qui permet de passer du salon à la chambre. Dans cette dernière, la déco s’est construite autour d’une photo de la surfeuse Victoria Vergara réalisée par le spécialiste de la photo de surf Sylvain Cazenave et offerte à Estelle pour un anniversaire. On retrouve le nuancier de bleu déjà utilisé dans la pièce de vie. Le lit, encadré par deux suspensions Ikea fait face à un bloc central qui, en plus d’abriter un téléviseur, sépare la chambre proprement dite du dressing. Estelle a voulu ce dernier fermé et a trouvé cette fois encore son bonheur chez l’incontournable Suédois.

Pointe de « folie »

Petite « folie » dans la salle de bain : une baignoire en béton, « interdite aux enfants ! », s’amuse la propriétaire. Dotée de trois marches pour y accéder, elle a été réalisée sur-mesure par un maçon avant d’être travaillée par Art Lily. Un pare- douche façon verrière, trouvé chez Leroy Merlin, conforte la touche industrielle de la pièce. Une double vasque de Bain et design et un grand miroir complètent le tout.

Un étage en harmonie

Dernier espace : l’étage des enfants. Un escalier en bois, réalisé par l’entreprise EAB, sans contremarche pour la légèreté, peint dans une teinte de gris bleu juste au-dessus de celle de la cuisine, dessert l’étage. On y retrouve trois chambres de 13 à 14 m2. Chacune dispose d’un dressing en sous-pente, d’un velux qui donne sur l’extérieur et d’une fenêtre façon verrière (fixe et dotée d’un volet) orientée vers la coursive. « Une façon de gagner de la profondeur tout en conservant l’intimité des enfants », appuie l’architecte d’intérieur Jean Charrière. Pour conserver l’harmonie de l’appartement, les enfants ont choisi la couleur de leurs chambres selon un nuancier qui rappelle les pièces de vie. Cinq brosses à dent attendent sagement dans la salle d’eau qu’ils se partagent. Là aussi, une petite touche d’originalité vient casser les codes avec des carreaux de l’Atelier Zelij au sol et des carreaux blancs posés à l’horizontale en décalé façon métro dans la douche.

Photos : Jean Charrière

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