Vivre dans un ancien théâtre

L’agence immobilière Espaces Atypiques nous a permis de visiter cet appartement surprenant.

Cet appartement , aménagé dans un théâtre des années 1900, est empreint d’histoire. Au fond de la cour d’un hôtel particulier datant des années 1900, en briquettes roses chères au patrimoine toulousain, se cache cet ancien théâtre. Il a été depuis transformé en trois appartements. Nous avons pu visiter le plus grand, celui situé au second étage.

Les quelques marches du perron en pierre de taille, la grande porte en bois massif et la cage d’escalier, toute en menuiserie sculptée, en imposent dès le départ. L’entrée privative de l’appartement est bien cachée sur le palier du premier étage, derrière une grille.
Elle dessert un petit escalier qui permet enfin d’y accéder. Là, à l’abri des regards – et à bonne température –, se trouve une petite cave à vin.

De Fil en Deco - Laurent Barranco

 
 
Un plancher entièrement créé

Ce logement d’exception, aux très belles prestations, s’étend sur 140 m2 en loi Carrez mais 160 m2 au sol. Les deux autres appartements font 90 m2. Ce théâtre a été transformé en habitations dans les années 60. Le premier gros chantier à cette époque a été de créer des planchers à chaque étage pour pouvoir délimiter les logements. Adieu les sculptures de bois ornementales, la décoration à la feuille d’or et la vieille tapisserie verte !

Il a été habité par un propriétaire pendant plus de 40 ans avant que les nouveaux n’en prennent possession en 2017. Pendant six mois, les travaux de réaménagement ont été réalisés à partir du projet de l’agence d’architecture et d’urbanisme Isthme Estudio Meridional, avec laquelle travaille régulièrement l’enseigne Espaces Atypiques. Il était composé de plusieurs petites pièces très sombres car le précédent propriétaire avait conservé de nombreuses boiseries et installé un pont de bateau, en décorant tout l’appartement dans un style maritime (parquet en merbau, nœuds de voile…). La rénovation a consisté à agrandir l’espace, l’éclaircir, et surtout faire ressortir les atouts de ce lieu empreint d’histoire : les pierres blanches en calcaire, les briquettes roses et récupérer… de surprenantes armoiries.

Des armoiries d’époque

Le théâtre, d’inspiration toscane et vénitienne, était en effet orné de quatre superbes armoiries. Après avoir été cachés pendant 40 ans, l’enjeu du projet était de revoir tous les blasons. Chacun évoque un visuel différent et a été entièrement restauré : nettoyé, dégraissé et repeint avec quatre couches. La première armoirie se trouve dans la cage d’escalier, la seconde dans la pièce à vivre et les deux dernières dans la chambre parentale.

Une grande pièce centrale

La pièce centrale, comprenant le salon, la salle à manger et la cuisine, fait 70 m2. Avec sa très grande hauteur sous plafond, elle parait immense. Au-dessus s’élève en effet une coupole qui culmine à 6,5 mètres !

Le projet des propriétaires était de dégager l’espace et agrandir pour recevoir leurs nombreux amis et la famille. Une vraie cuisine ouverte a été créée, avec un grand ilot central qui sert aussi de table à dîner, avec ses huit tabourets, très hauts et recouverts d’un tissu fleuri. La Cuisine Ikea, toute blanche et décorée d’une crédence en carreaux de ciment colorés, est équipée de nombreux rangements. Le plan de travail en bois est le même que celui utilisé pour l’ilot central. Construit sur une base en brique, il a été taillé sur-mesure et posé par un artisan. Une ouverture a été créée vers la cage d’escalier. Cette « fenêtre » permet de conserver depuis la cuisine la vue sur l’arche de la cage d’escalier, ses moulures et le quatrième blason. Du côté du salon, les meubles dépareillés et colorés ont été choisis et assortis chez Ikea et Conforama.

 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TRèS LUMINEUX

La lumière inonde cet appartement exposé plein Sud-Ouest, bénéficiant d’un bel ensoleillement. Toutes les fenêtres donnent sur les arbres de la cour intérieure. On se croirait en pleine verdure et très loin du centre-ville. Les fenêtres sont atypiques puisqu’il s’agit des très grandes vitres du théâtre (anciennement pourvues de vitraux) qui se partagent entre cet appartement et celui du dessous. Impossible d’y rajouter des volets ou des stores,
cachet oblige. Les architectes des Bâtiments de France y veillent dans cet édifice classé. De beaux rideaux très épais permettent de créer une atmosphère chaleureuse et enveloppante à la nuit tombée.

Un vraie suite parentale

Toujours au rez-de-chaussée, se trouve la suite parentale, accessible depuis le salon via deux portes à galandage. L’agencement précédent étant disproportionné entre la petite taille de la chambre et celle très grande de la salle de bain. Les propriétaires ont choisi de tout casser et de créer une suite à leur image. La chambre qui fait désormais 25 m2 est dotée d’une salle de bain et d’une buanderie (avec un toilette). Ce point d’eau est très fonctionnel, équipé d’une double vasque accompagnée d’un très grand miroir lumineux, de véritables carreaux de ciment au sol et aux murs, et d’une très grande douche… avec deux ciels de douche.

La chambre, spacieuse, est dotée d’un grand placard-dressing tout blanc qui occupe un pan de mur entier. La déco est épurée, de sorte que les éléments d’architecture se démarquent : les deux blasons ainsi que les même briquettes, pierres blanches, moulures apparentes et parquet semi-massif en chêne posé partout dans l’appartement.

Une belle voûte

Autre élément d’architecture remarquable, la voûte d’époque qui a été conservée avec ses moulures dans un coin de la chambre. Entièrement repeinte en blanc, elle abrite un petit salon de repos, pour bouquiner dans un fauteuil crapaud gris. L’espace, cosy, est décoré d’un miroir tout en longueur, d’un tapis vert et d’une petite sellette assortie.

Un colimaçon vers l’étage

Pour accéder à l’étage, une escalier en colimaçon s’élève depuis le salon. En fer thermo-laqué recouvert de peinture blanche, il a été monté sur-mesure. En haut, la rambarde, blanche elle aussi, suit une longue coursive et une rochelle qui s’avance au-dessus du salon. Cet étage dessert deux chambres situées sous une demi-coupole, et un très vaste dégagement, sous une autre demi-coupole. Ce grand plateau attend d’être transformé en une nouvelle chambre. Un bureau y est déjà installé, pour travailler au calme et en pleine lumière.

Vue sur les tourelles

Entre les deux chambres, une d’enfant et une d’ami (de 11 et 12 m2), communique une petite salle de bain, accessible par des portes coulissantes. La douche, la vasque et les carreaux de ciment rappellent l’esprit de celle du bas. Depuis la chambre d’ami, une fenêtre donne sur les tourelles de l’appartement adjacent, lui aussi niché dans un très bel hôtel particulier.


Photos : Laurent Barranco

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