Autodidacte et curieux, Emmanuel Tecles a été piqué par le virus de l’exploration urbaine il y a huit ans. Une passion qui permet à ce professeur de sport de s’exprimer de façon créative et discrète par l’intermédiaire d’un média.
Le photographe s’aventure dans des lieux laissés à l’abandon et parfois interdits, à la recherche – souvent périlleuse – d’un « doux délabrement » à immortaliser. Il transmet des sentiments qui lui sont souvent propres lors de ses expéditions, comme l’adrénaline et l’excitation.
Questionnement visuel
L’émotion de se retrouver dans ces lieux remplis d’histoire est une véritable source d’inspiration et de motivation pour lui. « Cela permet une certaine introspection », précise-t-il. Les photos représentent sa vision du monde, dénonçant le schéma de construction et d’abandon de l’Homme. Pour lui, ces lieux sont le témoignage d’une prestance déchue. « Face aux photos, on ne peut que se demander pourquoi ce lieu, qui semblait si cossu auparavant, est dans un tel état de délabrement aujourd’hui ? »
Hommage
Chaque élément photographié projette le spectateur plusieurs décennies en arrière. « Je suis nostalgique d’une époque passée, que je n’ai pourtant pas connue », remarque Emmanuel Tecles. Les couleurs fanées, presque poétiques, sont sublimées par sa technique. Les stigmates du temps et la décrépitude sont à l’origine de cette beauté parfois surnaturelle. Il affectionne tout particulièrement l’époque baroque, qui a trouvé son origine en Italie, pays dans lequel il se rend souvent en exploration.
Influences fantastiques et poétiques
Fasciné par l’univers mystérieux et énigmatique de Tim Burton, son travail s’imprègne de ses ambiances dark et décalées. Les textes du groupe de rock français Dionysos sont aussi une source d’inspiration pour l’artiste photographe. Les légendes du comte Dracula et l’atmosphère presque surnaturelle des forêts l’inspirent pour ses photos d’intérieur.
Nature et délabrement
Le respect des lignes dans les clichés s’appuie sur la pureté du lieu abandonné. Les textures des murs et des façades prennent vie, les escaliers et les pianos qu’affectionne Emmanuel Tecles, apparaissent comme de véritables oeuvres d’art. Un voyage dans le temps et dans l’espace. Sa passion pour l’architecture s’est récemment traduite par la création d’une nouvelle série de photos : Brutal Abstract Design. Chaque bâtiment photographié avec son téléphone portable est ensuite modifié par des effets de miroir pour un rendu très graphique.
De nouveaux projets
Dans les mois à venir, une vidéo doit voir le jour. Accompagnée de la musique de l’artiste Udergang et d’une danseuse, elle aura pour but de faire évoluer un lieu abandonné. « L’ajout de la notion de modèle redimensionne le lieu et apporte une notion humaine et fragile, détaille Emmanuel Tecles. La féminisation sonne comme une poésie dans des ambiances pleines de souffrance. Le contraste de la peau douce et lisse de la danseuse apportera un juste rééquilibre aux murs fissurés dans lesquels sera tournée la vidéo. »
Une seconde vidéo regroupant les deux dernières années d’expositions du photographe est également prévue, accompagnée de la musique électronique d’Appolonia’s kiss.
www.tekprod-photographies-urbex.com
Où le trouver ?
Les tirages d’Emmanuel Tecles, en impression argentique RC satiné, sont disponibles sur le site Artphotolimited, tous formats confondus, avec plusieurs dimensions et plusieurs finitions possibles. Chaque photo est tirée à 30 exemplaires