Un an et demi a été nécessaire à la concrétisation de l’ambitieux projet confié à l’architecte Fabrice Ausset, visant à réhabiliter une ancienne usine de filtres à papiers délaissée, en un lieu de vie chaleureux, ouvert et convivial, pour une famille en quête de fantaisie, éprise de liberté.
Des débuts difficiles
L’établissement étant classé en zone inondable, le permis de construire s’est révélé difficile à obtenir. Une fois en main, il a fallu se débarrasser de grosses machines encore stockées dans l’usine, pour ne conserver que sa structure, ses murs et sa toiture.
Une âme à conserver
Fabrice Ausset a choisi en accord avec les propriétaires, de construire en respectant le fort caractère industriel du lieu. Ainsi, les matériaux structurels d’origine ont été conservés, puis révélés. Les réseaux électriques et les canalisations sont eux aussi devenus parties prenantes du décor.
Un habile jeu de construction
Les architectes ont entrepris de sculpter le grand volume vide de près de 200 m² dont ils disposaient, pour travailler un effet cathédrale de lumière. Les espaces à vivre ont été aménagés au cœur de l’ancienne usine sur plusieurs niveaux, articulés autour d’un vide central traversant, inondé de lumière. Lumière qu’il a fallu maîtriser pour créer de l’intimité.
Deux escaliers en béton menant à des passerelles en structures acier séparent les pièces communes du rez-de-chaussée. La passerelle de gauche dessert les chambres des enfants, celle de droite, la chambre parentale ainsi qu’une chambre d’amis. Celles-ci sont réparties aux quatre coins de l’habitat, de ce fait, elles bénéficient toutes de larges ouvertures sur l’extérieur, deux d’entre elles sont exposées côté rue, les deux autres côté jardin. Ainsi, chacun dispose d’un perchoir bien à lui, situé tout en haut de la maison, depuis lequel il surplombe les parties communes. La circulation se fait de manière fluide et aérienne, elle participe à la sensation de grande liberté qui émane de ce surprenant lieu de vie.
Cuisine ouverte
Au rez-de-chaussée, la cuisine est ouverte sur la rue par de larges verrières. Conçue sur mesure pour répondre aux aspirations de la famille dans un esprit très industriel, elle est équipée d’un large frigo, d’une cuisinière et d’un évier en inox. Sa luminosité, son sublime plan de travail en béton noirci, ses plaques en acier foncé servant de portes de placards sur lesquels ont été appliquées d’anciennes poignées de métro de la RATP, son mobilier et son lustre vintage, l’habile association des matières et des couleurs, en font une pièce ultra conviviale.
Au-dessus du bloc d’entrée, se trouve un bureau en mezzanine, perché sur une bibliothèque. On y accède via une échelle en acier très stylée, qui constitue l’un des éléments de décor incontournable du site. Le bureau domine les pièces à vivre du rez-de-chaussée. Il fait face à des panneaux de bois compressé d’aspect brut, qui délimitent l’espace dédié aux chambres et bénéficie d’ouvertures côté rue par trois verrières verticales. L’une des structures porteuses en béton du bâtiment sépare deux d’entre elles et fait office d’étagère à livres. Le rendu est esthétique, il souligne le parti pris sobre, très respectueux de l’esprit du lieu.
Au milieu de la pièce sous l’un des escaliers se trouve encastrée une salle de bain équipée d’une charmante baignoire à pieds. Ses parois sont réalisées en polycarbonate, ce matériau de couleur bleue légèrement acidulée est translucide, il est couramment utilisé pour les serres industrielles. Monté sur des châssis en aluminium, son rendu est du plus bel effet, il contribue au charme et à la singularité du site.
Pièce à vivre dedans/dehors
La partie sud du rez-de-chaussée est totalement ouverte sur la terrasse et le jardin. Y sont répartis le salon et le séjour. La frontière entre le dedans et le dehors est à peine palpable. Le sol, recouvert de béton et de résine époxy claire, reflète subtilement la lumière provenant des façades et de la toiture. Un large poêle à bois et une collection de luminaires en papier apportent douceur et chaleur au séjour. Des fauteuils club, des chaises bistrots, un sac de boxe suspendu, un vieux baby-foot et plus insolite, la moto du propriétaire, meublent cet espace lumineux, couvert de briques, de polycarbonates, de béton, d’acier et de verre.
Une isolation rigoureuse
Tout était à faire, les murs et la toiture ont été soigneusement isolés, des doubles vitrages thermiques ont été installés sur l’ensemble des verrières, pour assurer une température constante.
Mission accomplie
Une façade structure béton, un abri de lumière en guise d’entrée, une terrasse en bois et un jardin naturel… Bravo aux architectes, à l’intérieur comme à l’extérieur, l’esprit industriel a été scrupuleusement respecté. L’effet cathédrale est présent, la gestion de la lumière, des volumes et de la circulation sont optimisés, tout est mis en œuvre pour permettre aux occupants de s’épanouir dans leur nouvelle maison de manière ludique et décontractée.
