Dès l’entrée, le visiteur est marqué par une impression de volume. Qu’il s’agisse du couloir face à lui ou de la pièce de vie qui déroule ses 96 m2 sur sa gauche, les dimensions impressionnent. Sur ce rez-de-chaussée, l’architecte d’intérieur Olivia Dubus a su jouer de la présence de deux murs porteurs pour créer une sorte de noyau central (doté de placards et du local technique côté couloir d’entrée) sur lequel s’adosse la cuisine ouverte sur le salon et la salle à manger. Un effet de circulation a été créé autour de ce noyau et de la cuisine en incluant des niches aux deux extrémités. L’une fait office de meuble d’entrée pour déposer les clés et quelques objets design tandis que l’autre abrite un bureau pour « travailler sur le pouce ».
Démesure
Impossible d’imaginer qu’il y a encore quelques mois la pièce de vie était en réalité constituée de plusieurs petites pièces au plafond bas. Au plus haut, le plafond atteint désormais les 4m60 et deux grandes baies vitrées de presque 6 m de long noient la pièce de lumière. Plutôt que d’installer la poutre maitresse au milieu de la pièce comme l’envisageaient les propriétaires, c’est en décalé, au dessus de la cuisine qu’Olivia Dubus a choisi de la positionner. Une façon majestueuse de découper l’espace sans y toucher. Au sol, un parquet en chêne vernis mat pour plancher chauffant, posé par l’entreprise Jacquet Baptiste, artisan, menuisier et parqueteur situé à Merville.
Dans la démesure avec ses presque 5 m de long, l’ilot central de la cuisine donne le ton du mélange des matières recherché par l’architecte d’intérieur avec sa structure en métal créée par l’atelier Atmos Fer et son plan de travail en chêne massif. Fondue sous une arcade adossée au mur porteur, la cuisine, conçue par Créations Daniel Simon, joue sur les gris, clair et anthracite et sur un plan de travail foncé en Dekton. L’électroménager se niche dans les colonnes de l’arcade. Le peu qui reste visible se veut discret : acier brossé et couleurs sombres dominent.
Des niches astucieuses
Face à la cuisine, deux très grandes niches structurent le mur de la pièce à vivre, permettant de suggérer finement les limites de deux espaces : le salon à droite, en carré autour du poêle ; la salle à manger à gauche, positionnée dans le prolongement de la cheminée. En plus d’un intérêt structurel, ces deux niches servent à cacher astucieusement tout ce qui a l’origine était dans le grenier et est devenu apparent en remontant le plafond. Un « deux en un » gagnant. Pour mettre en valeur ce grand espace, le choix s’est porté sur un éclairage à base de spots encastrés ou posés sur la poutre maitresse, complété de luminaires pendus ou posés.
Porte tiercée
Suite de la visite avec la chambre parentale à laquelle on accède via le couloir d’entrée et une ancienne porte tiercée rénovée par l’entreprise ATM et dont la serrurerie massive a été conservée. Lumineuse, la chambre de 28 m2 donne sur le jardin via une grande baie vitrée. Derrière le mur sur lequel s’appuie le lit, une salle de bain de 17 m2 a été aménagée. Aveugle, elle bénéficie pourtant d’un grand apport en lumière grâce aux deux portes à galandage qui l’encadrent. À l’intérieur, un tryptique incontournable pour les propriétaires : douche, baignoire en ilot et wc. La décoration de la chambre laisse transparaître leur volonté de conserver au maximum ce qui faisait le charme de cette toulousaine. Ici, la porte tiercée, la cheminée et les tommettes au sol.
Un étage à niveaux
L’escalier qui mène au premier étage est lui aussi d’origine. Il fait accéder le visiteur à un palier salle de jeu dominé par un mur aux colombages apparents. Rénovés par l’entreprise Zanoni, ils donnent un charme fou à l’espace. Créé par l’adjonction de plusieurs bâtiments au fil du temps, cet étage joue sur différents niveaux. Il faut par exemple monter trois marches pour accéder à une première chambre destinée aux invités, ou, a contrario, en descendre une pour entrer dans la première chambre d’enfant. Au total, ce sont trois chambres, toutes dotées de leur salle d’eau privative, ainsi qu’un wc séparé, qui occupent l’étage. L’une des chambres dispose même d’une petite « pièce secrète » transformée en salle de jeu. On retrouve encore cette volonté de conserver l’ancien avec les colombages évidemment mais également les tommettes au sol des chambres des deux filles.
Des camaïeux de couleurs
Côté couleurs, Olivia Dubus a préconisé dans toute la maison une dominante de blanc cassé, « pour la chaleur ». Les propriétaires souhaitaient quant à eux jouer sur le bleu et le vert. Un camaïeu de chaque couleur habille donc les murs, parfois avec parcimonie, comme dans la pièce de vie, ou en dominante profonde, a l’instar des murs bleus du couloir d’entrée. Petites infidélités au bleu et vert dans la chambre parentale où domine un camaïeu de kaki très « nuit » qui s’harmonise avec les tommettes, tandis que des touches de rose égayent les chambres d’enfants.
L’architecte d’intérieur a aussi su jouer avec l’ancien, d’origine ou non, en conservant un pan de mur en briques et galets (rénové là encore par l’entreprise Zanoni, tout comme les façades extérieures donnant sur le jardin) ou en rajoutant des carreaux de ciment dans le couloir d’entrée.
Prochain chantier : rénover la grange adjacente à la chambre parentale pour la transformer en chambres d’amis et en pool house. Jardin et piscine suivront, de même qu’un atelier photo amateur auquel il sera possible d’accéder via la deuxième entrée de la maison.
Photos : Laurent Barranco