Maison Nougaro, plus qu’un simple musée

Rencontre avec

Immersion dans la vie du chanteur toulousain à bord de la péniche Maison Nougaro, imaginée par sa fille Cécile, soutenue par un équipage passionné.

Depuis le 09 septembre 2019, la péniche Sanctanox, amarrée dans le port de l’Embouchure, permet de relier à l’artiste toulousain Claude Nougaro, les visiteurs de passage. Rencontre avec Cécile Nougaro, fille du chanteur et Frédéric Castex, qui l’aide à matérialiser le projet. 

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© Catherine Rotulo

Pourquoi une péniche ? 

Le port de l’Embouchure se présente comme une liaison entre canal du Midi et Garonne, entre canal du Midi et Méditerranée, entre Garonne et océan Atlantique. L’eau a, de plus, une large portée poétique. J’ai donc décidé de vendre l’appartement dans lequel papa avait écrit « C’est une Garonne », situé sur le quai de Tounis, pour ouvrir au public ce lieu, libre et joyeux. C’est une maison, et pas un musée. Quiconque ose, peut jouer une mélodie sur le piano de papa.

La vocation du lieu ?

La date du 09 septembre, choisie il y a bientôt quatre ans pour l’inauguration de la Maison Nougaro, est on ne peut plus symbolique, puisque c’est la date d’anniversaire de papa. Continuer l’histoire plutôt que de la figer dans le passé, c’est cela la vocation de l’association. La péniche de 90 m² et son équipage veillent à faire vivre ce qui est précieux : la création artistique. C’est un véritable lieu de transmission du goût de papa pour la poésie, la philosophie, la chanson, la vie…

Comment se passe la visite des lieux ?

Nous recevons près de 10.500 visites individuelles par an, hors groupe. Les passagers sont invités à suivre une visite guidée d’une heure pour tisser leur lien avec le lieu. Pour les guides bénévoles, cela prend la forme d’une improvisation théâtrale. L’exposition temporaire, qui est accessible depuis janvier – et pour un an – évoque la vie de ma mère Sylvie, première femme de papa. On y apprend notamment les circonstances de leur rencontre au Lapin Agile, célèbre cabaret de Montmartre. 

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© Maison Nougaro

Un témoignage marquant ?

Il y a une certaine récurrence dans le livre d’or de la péniche, c’est le mot « magique ». Je pense que c’est parce que nous sommes parvenus à fonder un lieu sans prétention. Aussi simple que les rencontres de papa avec ses admirateurs. Cette simplicité de la Maison Nougaro, c’est une forme de transcendance. Quand on entre sur la péniche, on dépasse la réalité pour franchir un pas vers l’histoire de papa. D’ailleurs, toute ma famille nous a prêté des objets personnels, à l’image des sculptures de sa sœur Hélène, qui nous accueillent à bord. 

Des ambitions pour l’avenir ?

Notre souhait est de rendre le lieu pérenne au-delà de nous. Ancrer la péniche dans l’histoire de la Ville rose. En 2001, papa a posé la main sur le ventre d’une femme enceinte qui était venue le saluer à la sortie d’un concert. Depuis peu, une jeune guide a rejoint l’association. Ce n’est autre que l’enfant de la spectatrice. La création artistique poursuit donc son chemin vers les jeunes générations. Enfin, nous aimerions proposer des ateliers pédagogiques à destination des enfants, en collaboration avec les établissements scolaires. 

Des événements à venir ?

Outre les expositions temporaires, la péniche accueille des événements privés les lundis, mardis et mercredis : la soirée des Ambassadeurs de la Haute-Garonne, ou encore L’École de la Deuxième Chance de Toulouse, du chef deux étoiles Thierry Marx. Ce sont des événements qui nous fortifient dans des valeurs qui ne font pas semblant. Nous mettons aussi régulièrement en place des partenariats artistiques à créer ensemble  comme les tournages de Figures Libres diffusés sur Mezzo et Arte Jazz. À ces occasions, le bistro de la Maison Nougaro sert aux convives, les plats des femmes de mon père.

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© Maison Nougaro

Association Maison Nougaro

Péniche Sanctanox – Ponts Jumeaux 31200 Toulouse – Visites guidées du jeudi au dimanche de 14 h à 18 h – 09 73 67 89 04 – contact@maison-nougaro.fr – Site web : maison-nougaro.fr – Fb : @Maison Nougaro


Les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles

Une fois n’est pas coutume, c’est à Paris que vogue cette péniche réaménagée en loft. De quoi donner des idées aux Toulousains. Une réalisation signée de l’architecte Yann Coulouarn.

Si la perspective de vivre au niveau de l’eau, immergé en pleine nature enthousiasme un grand nombre de citadins avides d’évasion et de liberté, tous ne sont pas prêt à sauter le pas. Frédéric et Gwennaig ont choisi de tenter l’aventure et ne sont pas près de remettre les pieds sur terre.

 

Péniche, vue extérieure

 

Ils ont acquis une ancienne péniche commerciale datant de 1904, ayant été restaurée dans les années 70, pour la rendre habitable. Habitable, mais inconfortable. Une partie de la cale étant restée à l’état brut. Un faux plancher très haut réduisant considérablement la hauteur sous plafond et les pièces à vivre étant très cloisonnées. « Le petit appartement dans la grande péniche ressemblait à un prolongement de la timonerie », nous confie Yann Coulouarn, l’architecte chargé de la rénovation et du réaménagement du bateau.

Tout de même conquis, le jeune couple n’a pas eu de difficulté à se projeter et à percevoir le potentiel de cette péniche. Il a alors fait appel Yann pour concevoir de nouveaux espaces à vivre, en exploitant la totalité du volume disponible et en optimisant la lumière naturelle.

Une base saine
L’architecte a pris le parti de retirer tous les aménagements existants, de reprendre le bateau à son état brut, allant jusqu’à en modifier la coque pour y insérer des hublots et des fenêtres supplémentaires. Il a fait abaisser le faux plancher, pour l’isoler et le situer juste au-dessus du niveau du fond de cale et ainsi offrir aux pièces une belle hauteur sous plafond. La coque a été repeinte, isolée et l’entretien courant de la péniche a été réalisé.

 

Terrasse

 

Aussi bien dedans que dehors
Avec ses 34 mètres de long et ses 5 mètres de large, la péniche offre une généreuse surface habitable de 113 m², sans compter la terrasse, la timonerie, ainsi qu’un local technique situé au niveau supérieur. Les espaces à vivre ont été aménagés dans l’esprit d’un loft contemporain lumineux, en instaurant une réelle relation entre l’intérieur et l’extérieur.

On accède à la péniche par une passerelle menant à une immense terrasse fleurie à l’allure de guinguette. Inutile de résister au charme de sa vue panoramique. On remarque une guirlande lumineuse, une table et des chaises de jardin colorées et un hamac invitant au farniente.

 

 

Escalier en bois clair

 

Nous pénétrons à l’intérieur de la péniche par un escalier en bois clair, donnant sur un grand séjour contemporain et sa cuisine ouverte, d’inspiration loft. Apprécions l’harmonie des couleurs, le vieux poêle à bois, le beau plancher en chêne massif, ainsi que l’extraordinaire luminosité de cette pièce ouverte sur le ciel, mais aussi au niveau de l’eau et de la végétation par de magnifiques hublots percés dans la coque. Un hublot situé juste au-dessus du plan de travail de la cuisine permet d’éplucher les légumes au fil de l’eau. Toutes situées au même niveau, les pièces à vivre se succèdent le long de la péniche. On traverse le salon, puis un couloir distribue deux chambres d’enfants ouvertes sur le fleuve et la chambre parentale, située en tête du bateau. Celle-ci dispose d’une vue traversante et d’une magnifique porte en acier d’origine, restaurée puis utilisée comme porte de dressing. Les chambres des filles sont bien équipées, chacune possède son hublot, du mobilier coloré, des peluches et plein de jouets.

Des matériaux bruts
La coque de la péniche est couverte de tôles en acier peintes en couleur, les murs des pièces à vivre sont en contreplaqué peint, toutes les surfaces au sol sont couvertes de chêne massif, les poutres et les éléments structurels d’origine sont en acier et en tôle. Le bois du plan de travail de la cuisine ainsi que celui des marches d’escalier rappellent le plancher et contribuent à la convivialité de l’habitat.

Une déco sobre et chaleureuse
Fidèles à l’esprit du lieu, les propriétaires ont opté pour la simplicité et le bon goût, avec quelques touches colorées ici et là pour réchauffer l’atmosphère.

 

 

Un intérieur simple et délicatement coloré

 

Un petit coin de paradis
Depuis six ans, Frédéric, Gwennaig et leurs filles Justine et Alice, coulent des jours heureux à bord de leur loft flottant amarré dans le département du 91, dans un environnement très végétalisé, situé légèrement en amont de la capitale. Ils sont bien ancrés à leur logis et résolument décidés à y demeurer. Leur qualité de vie compense aisément les contraintes liées aux distances à parcourir pour se rendre au travail à Paris. Ce mode vie ne les empêche pas de profiter des avantages de la ville et ils prennent plaisir à en quitter l’effervescence, pour apprécier le chant des oiseaux et regarder se coucher le soleil en famille, au bord de l’eau.

Le mot de l’architecte
« Je tenais à ce que ce loft traversant, semi-encastré dans l’eau, entretienne un rapport intime avec le ciel, le fleuve, la faune et la flore avoisinante et qu’il profite au maximum de l’extraordinaire luminosité influencée par ces éléments ».

 

 

Vue globale extérieure

© Sergio Grazia photographe