Atelier Février

Lorsque l’art et le savoir-faire s’expriment sur un tapis, il naît une pièce d’une rare beauté.

Fondé en 2015 par Isha Mukhia et Florian Pretet, l’Atelier Février conçoit des tapis luxueux fabriqués au Népal. Reconnaissables par la qualité de leur tissage, ils le sont aussi par les motifs raffinés, audacieux et mouvants qu’ils arborent. Des motifs tout droit sortis de l’imaginaire bouillonnant de Florian, directeur de la création, épaulé par une équipe de design située à Toulouse. C’est ensuite au Népal que ces motifs prennent vie, grâce au savoir-faire unique d’artisans passionnés. Rencontre avec Isha Mukhia Pretet.

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@ Atelier Février – Tapis Lignes Dorées

Comment est né l’Atelier Février ?

Florian et moi nous sommes rencontrés à Katmandou il y a de cela plusieurs années. J’étais entrepreneuse et Florian travaillait pour Hermès dans un atelier de cachemire et de confection de pashminas. Nous avons très vite eu envie de monter un projet ensemble.

Pourquoi les tapis ?

Le tapis permet de donner une vraie valeur au motif et de mettre en lumière un véritable savoir-faire. Le Népal est connu pour créer des tapis tibétains de très bonne qualité. Étant Népalaise, je connaissais les ateliers capables de confectionner les meilleurs tapis.

Comment germe l’histoire d’un tapis ?

Depuis tout petit, Florian dessine des milliers de motifs dans un carnet. Ses créations sont ensuite méticuleusement reproduites à la main et prennent vie au travers de designs raffinés et richement détaillés. Florian puise son inspiration dans différentes cultures, dans la nature, la rue, le quotidien, la mode ou encore l’art. Il a d’ailleurs grandi aux côtés d’un père artiste.

© Atelier Février – atelierfevrier.com

Les tapis de l’Atelier Février en quelques mots

Tous nos tapis semblent vivants et animés grâce à un jeu de texture et de mouvement. Il arrive que l’inspiration soit la même, mais l’expression est toujours différente.

Qu’est-ce qui fait leur singularité ?

Nous accordons une grande importance aux motifs et au niveau de détail. La composition et les différentes techniques de tissage nous permettent d’apporter de la vie, de la texture et du relief à nos tapis faits de laine, de soie ou encore de chanvre. On utilise aussi le curving, qui consiste à sculpter la laine, pour créer des ondulations et des effets de hauteur. Quand on a une idée, on réfléchit à comment l’exprimer.

© Atelier Février

Quelles sont vos exigences ?

Tout est fait à la main. Nœud après nœud, les tapis prennent vie dans nos ateliers. Il faut de trois à six mois pour confectionner un tapis sur lequel travaillent quotidiennement quatre ou cinq personnes. Nos tapis ont un minimum de 100 nœuds par pouce au carré. Plus il y a de nœuds, et plus le tapis est de qualité. On utilise aussi de la laine d’Himalaya très riche en Lanoline. Cette graisse naturelle rend la laine et la soie, que l’on utilise dans certains tapis, encore plus belles. Plus le temps passe, et plus le tapis est beau. C’est comme pour un bon vin ! 

Un tapis ancré à jamais dans votre esprit ?

Le tapis Nazar que nous avons présenté et exposé au salon Maison & Objet en 2016. Les gens nous ont découverts grâce à lui. C’est un peu notre totem, notre tapis star. Chaque tapis Nazar que l’on vend reste malgré tout unique, car il est dessiné à la main. On y retrouve notre signature, bien qu’il n’y ait jamais de répétition dans le mouvement.

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© Atelier Février – Tapis Nazar

Les tapis phares de l’Atelier Février ?

Le tapis Ricky marche très bien. On le décline dans différentes tailles, formes et couleurs.

© Atelier Février – Tapis Ricky

Votre plus grande fierté ?

Montrer la créativité et la richesse de l’artisanat traditionnel népalais. Ça nous touche beaucoup de savoir que les personnes avec lesquelles nous collaborons au Népal font partie de cette histoire, et que leur travail est apprécié dans le monde entier. Nous avons aussi la chance de découvrir nos tapis mis en scène dans des projets de grande ampleur et de rencontrer des architectes de talent. 

Pourquoi Atelier Février ?

Car avec Florian nous nous sommes rencontrés en février, il y a 13 ans, et que depuis ce projet grandit avec nous. Notre rêve et notre passion sont devenus notre business. Toutes les histoires sont importantes si elles peuvent inspirer des gens et les pousser à se lancer.

© Atelier Février – Tapis Nuache

Le MIB de Montauban rénové

Immersion dans les coulisses du Musée Ingres Bourdelle (MIB), installé dans le majestueux palais épiscopal de la ville de Montauban.

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

En 2019 avaient lieu les travaux du siècle au Musée de Montauban, qui abrite les collections de deux artistes natifs de la ville : Ingres et Bourdelle. Avec Florence Viguier-Dutheil, directrice et conservatrice en chef du patrimoine du MIB, l’équipe du magazine De Fil en Déco s’est immergée dans l’histoire de ces lieux fascinants, qui ont fait peau neuve pour s’adapter toujours plus à ses divers publics.

L’influence artistique d’Ingres 

Le fonds légué à la Ville de Montauban par Jean-Auguste-Dominique Ingres continue sans conteste d’inspirer les artistes actuels. Désormais connues dans le monde entier grâce à internet, les œuvres du peintre sont reprises et détournées avec humour, dérision ou provocation, jusqu’à l’autre bout du monde. En témoigne la salle Ingres et les Modernes, dédiée à l’influence d’Ingres sur notre époque. Le portrait de Madame Gonse, considérée comme la Joconde de Montauban en raison de son sourire énigmatique, fascine particulièrement les visiteurs. L’impression tactile des étoffes, la légèreté des dentelles et l’ovale parfait du visage célèbrent la beauté idéale. 

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

La salle des Dessins, laboratoire d’Ingres

Avant de prendre les pinceaux, Ingres réalisait des études préparatoires lui permettant de détailler chaque partie de ses compositions. Dans la salle des Dessins, on peut ainsi observer près de 200 esquisses parmi lesquelles quelques mises au carreau : cette technique permettant de reproduire ou d’agrandir un dessin.

Bourdelle, éclaireur de la modernité

En débutant votre visite du MIB par le 1er sous-sol, vous pourrez comprendre Bourdelle par le prisme de son époque : y sont exposées les œuvres de ses amis Camille Claudel, Maurice Denis ou encore Édouard Vuillard. Dans les salles qui suivent, ses œuvres, présentées de façon thématique, permettent de saisir les évolutions du style du sculpteur : depuis le réalisme de ses débuts à l’épure géométrique de la fin de sa carrière, en passant par l’expressionnisme hérité de son maître Rodin. « On a tendance à sous-estimer le rôle de Bourdelle dans le passage du XIXᵉ au XXᵉ siècle : son travail est empreint de l’influence de sculpteurs de renoms, tels que son compatriote du sud-ouest Falguière et plus tard, Rodin. Puis, il inspire Giacometti ou encore Germaine Richier, qu’il aura comme élèves », précise la directrice du musée.

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

Bourdelle et la mythologie

Dans les salles dédiées au Bourdelle monumental, s’opère un basculement vers une nouvelle inspiration empruntée à l’art grec archaïque. La sculpture Héraklès Archer, dont on peut apercevoir un exemplaire à Toulouse – en plus du plâtre original conservé à Montauban – en est l’illustration. Mais en y regardant de plus près, Bourdelle n’intègre-t-il pas, dans cette œuvre monumentale, les leçons de Rodin ? En effet, il parvient à insuffler du mouvement à la matière inerte, en combinant plusieurs attitudes, dans une seule et même posture.

Les impressions des visiteurs depuis la rénovation ?

L’étude des publics, menée dernièrement, met en avant le fait que le nouvel équipement, rénové avec talent par l’agence Bach Nguyen, est performant. En 2023, ce sont près de 60.000 visiteurs qui ont pu profiter de la nouvelle configuration du bâtiment, pensée pour mettre en valeur chaque œuvre dans un parcours fluide. Il faut également souligner que le billet d’entrée au MIB permet de bénéficier d’un tarif réduit pour la visite des musées Soulages (Rodez) et Toulouse-Lautrec (Albi).

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

Un musée logé dans un palais épiscopal

Si le lieu a des fonctions muséales depuis le début du XIXᵉ siècle, il s’agit d’un bâtiment construit il y a plus de 800 ans comme ouvrage défensif, transformé et agrandi pour devenir, au XVIIᵉ siècle, le palais des évêques. Après la Révolution, il accueille l’Hôtel de Ville de Montauban, dans lequel s’installe un premier musée de peintures. Les legs Ingres et les libéralités de Bourdelle, ainsi que la dernière rénovation – après trois années de travaux – en font un lieu incontournable de la région.

Le profil des visiteurs du MIB ?

Outre le public scolaire montalbanais, les visiteurs du MIB proviennent majoritairement d’Occitanie (60 %), avec une belle présence des Tarn-et-Garonnais (près de 25 %). Toutefois, l’équipe du MIB serait ravie d’y compter davantage de Toulousains, étant donné la proximité géographique. Ils pourront y (re)découvrir les origines des travaux artistiques d’Ingres et de Bourdelle, ainsi que la salle du Prince Noir. Ce lieu de création s’ouvre également aux artistes contemporains, comme Anne et Patrick Poirier, accueillis cette année pour y présenter jusqu’en juin 2024 une installation dénommée « Un Miroir du Monde », épilogue et cœur d’une exposition saisissante qui questionne les traces de la violence de l’humanité, dont ne subsistent que des ruines.

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

Les nouveautés au MIB depuis sa réouverture ?

La rénovation de 2019 permet au MIB de répondre aux enjeux contemporains d’une visite de musée, que ce soit pour les familles ou les personnes à mobilité réduite, grâce aux nouveaux ascenseurs installés dans le parcours. Priorité est également donnée au confort de visite et à la présentation des œuvres dans de bonnes conditions thermiques ou de visibilité. Le développement de nombreux projets de médiation ainsi que l’installation de bornes numériques explicatives constituent aussi des évolutions appréciées. 

Osez franchir les élégants pavillons de verre et de métal du MIB, et entrez dans un musée du XXIᵉ siècle qui vous contera tous ses secrets ! Petite restauration possible sur place au salon de thé, librairie, boutique « Chez Madeleine », situé au rez-de-chaussée du musée, et repartez avec un souvenir de cet endroit unique.

© Montauban, Musée Ingres-Bourdelle

Se rendre au MIB

19 rue de l’Hôtel de ville, 82000 Montauban 

Du 1ᵉʳ janvier au 30 avril :

  • du mardi au vendredi de 10 h à 17 h 30
  • le samedi et dimanche de 10 h à 19 h

Tél. : 05 63 22 12 91


Salon Art3F

Événement

Art3F revient au MEETT du 1 au 3 mars pour son édition 2024. Un salon riche et diversifié, souhaitant rendre compte de la diversité artistique contemporaine dans une ambiance conviviale. L’occasion également d’aller à la rencontre des artistes et des galeristes, qu’il s’agisse d’artistes émergents ou de renom. Au programme, plus de 250 artistes nationaux et internationaux, qu’ils soient peintres, sculpteurs ou photographes. Plusieurs courants artistiques y sont représentés, de la figuration libre en passant par l’abstraction, l’art brut, l’art naïf, l’art cinétique, l’expressionnisme, le pop art, le nouveau réalisme, ou encore le graffiti. Art3F est un événement artistique incontournable en France, ouvert à tous : spécialistes en art, collectionneurs, néophytes et curieux. Le salon accueillera aussi un restaurant lounge et un espace de détente.
Le vernissage officiel aura lieu le vendredi 1 mars à 18h.

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© Art3F

Art3F – Parc des Expositions – MEETT Concorde Avenue – AussonneDu 1 au 3 mars


Les œuvres de Philippe Vercellotti à la Galerie Valat

Exposition

Du 13 avril au 17 juin

Les œuvres du peintre Philippe Vercellotti s’exposent à la Galerie Valat. On y retrouve l’univers de l’artiste qui reconfigure ici ses propres images dans d’infinies variations. Il s’agit notamment de ses objets fétiches parmi lesquels des boîtes, des fioles, des roulottes, de faux chats et de vraies fenêtres ouvertes sur la mer. La peinture et les décors laissent néanmoins apparaître volontairement le support. De subtils effets de trompe-l’œil qui nous transportent dans un mystérieux voyage. C’est lors de leurs études à l’École des Beaux-Arts de Toulouse que Philippe Vercellotti et Eric Valat se sont rencontrés.

Galerie Valat – 3, Rue Croix Baragnon – Toulouse

www.ericvalat.com


Afat-One, artiste peintre à Toulouse

Dessinateur depuis son plus jeune âge, Maxime Perboire alias Afat-One, produit une œuvre picturale reconnaissable aux multiples tonalités de gris qu’il emploie pour figurer des scènes contemporaines surréalistes. Au détour d’une promenade dans le quartier toulousain des Pont-Jumeaux, peut-être avez-vous déjà aperçu un chat noir, regard fixé vers le ciel ? C’est l’une des fresques monumentales du peintre Afat-One, réalisée en collaboration avec son ami Kret-One, dans le cadre du festival Mister Freeze. Découvrez le parcours et l’univers de ce « peintre du vide ».

© Boris Secretin

Votre parcours vers la peinture ?

J’ai toujours aimé dessiner. D’abord autodidacte, ma pratique s’est professionnalisée au fil de mes années d’études. J’ai suivi la licence en “Arts appliqués” spécialité “Design” de l’université du Mirail, puis le master parcours “Couleur” de l’IUP de Montauban. En parallèle, dès 2009, j’ai commencé à exercer le graffiti à Toulouse. 

© Boris Secretin

Vos thématiques récurrentes ?

Je peins principalement des éléments de la vie contemporaine, que je combine pour en faire des scènes surréalistes, avec une nette prédominance du textile : doudoune, salopette, attaches, cols et drapés, m’inspirent et constituent un leitmotiv dans mes créations.

Vos couleurs de prédilection ?

Ma couleur, c’est le gris. Il m’arrive d’utiliser une plus large palette de teintes dans mes tableaux, mais cela ne reflète pas nécessairement un sentiment de joie. Je pense qu’il faut distinguer l’usage que fait l’artiste de la couleur, du pouvoir naturel de la couleur à évoquer un pseudo-sentiment de bonheur.

@ Boris Secretin

Vos inspirations artistiques ?

J’admire un large panel d’artistes : de René Magritte aux grands noms du street art en passant par les précurseurs de ce courant comme Didier Chamizo. Par ailleurs, je pense que le fait d’avoir vécu en Belgique pendant trois ans a certainement orienté mon style pictural vers la grisaille.

© Boris Secretin

Votre démarche de peintre ?

Mon credo en tant qu’artiste, c’est de créer un langage, un monde, sans forcément que cet univers ne s’adresse à tout le monde. Parce que je retranscris ce que je vois, ce que je vis. Mes œuvres parlent du vide que j’ai en moi.

© Boris Secretin

Le processus de création ?

J’ai des phases de créations spontanées et d’autres plus maîtrisées. Actuellement, lorsque je peins, je commence par choisir mon format puis je crée un dégradé de gris au pistolet à peinture. Sur ce fond, je positionne mon dessin à la bonne échelle, ce qui peut me demander de l’agrandir via un procédé de scan et de calque, et enfin je peins.

© Boris Secretin

Une œuvre marquante ?

En 2022, j’ai été invité par le graffeur Cédric Lascours alias Reso, à participer au festival Mister Freeze. Dans le cadre de l’exposition Dyade, qui a eu lieu à Montauban, j’ai peint une série de tableaux inspirés de l’œuvre d’Ingres. Ils sont toujours visibles sur mon compte Instagram : afat.one

Des collaborations à venir ?

J’ai dessiné une affiche qui sera prochainement mise en vente exclusivement chez l’encadreur local “Art et Cadres”. Disponible en 50 exemplaires, cette sérigraphie a été imprimée par l’Atelier Deux-Mille, situé à Saint-Cyprien et co-dirigé par Nicolas Delpech, Ulysse Luque et Benjamin Stoop.

Vos ambitions pour le futur ?

Mon souhait, c’est de pouvoir faire mon métier le plus longtemps possible comme je l’entends : rechercher, expérimenter, peindre. De faire découvrir au public mes toiles les plus singulières, qui sont plus difficiles à comprendre au premier regard que d’autres tableaux plus « consensuels ».

© Boris Secretin

Où voir les œuvres du peintre Afat-One ?

> En février : Solo Show à la “LSDC Galerie” – 12 rue Boulbonne, 31000 Toulouse

> En juillet : Exposition à la “Maison des Consuls” de Saint-Céré (46)

> Site web : afat.one


L’Expo Parenthèse à La Galerie 21 de Balma 

Exposition

Jusqu’au 31 mars 

Retrouvez l’exposition « Parenthèse », et les œuvres de Pierre Ribà, à la Galerie 21 de Balma. Le travail de cet artiste se décline au travers de cartons, de bronzes et de résines. Pierre Ribà multiplie ainsi les techniques et les supports, s’illustrant aussi bien en tant que sculpteur que dessinateur. L’exposition présente une quinzaine de dessins et deux œuvres majeures de l’artiste. Les dessins et collages de Pierre Ribà semblent vouloir nous rappeler que les rencontres sont l’essence de la vie.

Expo Parenthèse - Pierre Riba - toulouse
Expo Parenthèse – Pierre Riba

Galerie 21 – 21, rue des Oeillets – Balmagalerie21.fr / 06 86 12 41 83


Exposition d’art à la Médiathèque de Plaisance Du Touch

Exposition

La galerie d’art en ligne Amanni crée l’événement dans la nouvelle médiathèque de Plaisance du Touch avec une exposition. Les œuvres de plusieurs artistes seront visibles, dont celles du sculpteur Daniel Perreu, le dessinateur Vincent Ladade, et les peintres Annie Roudet, Laure Boucherie, Michèle K, Bénédicte Coffinières et Marie Lyne Noguera, ainsi que Romane Quesny et son art numérique. Le vernissage à lieu le jeudi 2 février dès 18h30 en présence des artistes et de l’école de musique de la commune.

Expo art Amanni Galerie plaisance du touch vernissage
© Amanni

Clémence Montigny, Mosselbay Studio 

L’art et la création ont toujours fait partie de la vie de Clémence Montigny. Formée en communication visuelle, graphisme et édition, et dotée d’un Diplôme Supérieur des Arts Appliqués. Après quelques incursions dans l’univers de l’illustration, du papier ou encore de la sérigraphie, elle s’est tournée vers la céramique sans jamais se défaire de son carnet de croquis. Une évidence de laquelle sont nés des vases et autres objets aux formes presque oniriques, semblant parfois défier la gravité.

Clémence Montigny Mosselbay
©Clémence Montigny

Comment en êtes-vous venue à la céramique ?

Fin 2018, la céramique m’est apparue comme une évidence. J’en avais besoin pour me retrouver, m’exprimer et me libérer. Je me suis alors inscrite à l’Atelier 39, quartier Saint-Cyprien, où j’ai continué de développer mon identité graphique tout en apprenant et appréhendant une nouvelle matière et de nouvelles techniques de façonnage.

Qu’est ce qui vous plaît dans la céramique ?

J’aime la chimie des couleurs, le travail de la forme et des anses. C’est une manière de dessiner dans l’espace. Avec la céramique, j’arrive à me retrouver dans ce que je fais.

Votre rapport avec l’art et la création ?

Plus jeune, je voulais être styliste ou étalagiste-décoratrice. Le visuel et le dessin ont toujours fait partie de moi, et j’ai toujours aimé créer des choses de mes mains. Je n’ai d’ailleurs pas envie de m’enfermer dans une seule forme de création, bien que le dessin revienne toujours dans tout ce que j’entreprends ! C’est une part essentielle de mon travail.

Vase céramique artisan
©Clémence Montigny

Le processus créatif ?

Tout passe justement par le dessin et par mon carnet de croquis. Il est plein de projets en attente… Chaque vase débute ainsi par un croquis. Parfois, je m’impose une forme. Plus rarement, il m’est arrivé de me lancer dans la réalisation de vases en ne partant de rien, sans idée première ! Ils se sont avérés très différents de ce que je fais habituellement. Il y a malgré tout toujours de la rondeur et des anses dans chacune de mes créations.

Le travail de la terre ?

Il existe plusieurs techniques qui sont celles du colombin, de la plaque avec l’estampe ou le moulage, et le tour que je suis en train d’apprendre aux côtés de Julie Chareunphol chez Maison Argile. J’utilise principalement celle de la plaque qui consiste à partir d’une plaque de terre, puis à en empiler et à en superposer d’autres, jusqu’à donner forme à la pièce.

Artiste mosselbay
©Clémence Montigny

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je ne peux pas travailler sans musique. J’en écoute à longueur de temps ! La musique me nourrit, j’aime l’énergie qui s’en dégage et l’émotion qu’elle procure. Mes dessins sont également inspirés de l’univers animalier, réaliste et des motifs. J’aurais d’ailleurs adoré créer des papiers peints ! Lorsque j’étais à Paris, j’ai participé à de nombreuses nocturnes du Louvre au cours desquelles je m’attardais dans le département des antiquités égyptiennes. Les anses, les motifs et les ornements, très présents dans mon travail, viennent peut-être de là… 

Votre marque de fabrique ?

Les anses et les formes arrondies, ça me fait rêver ! De même que la superposition des émaux et les formes irrégulières. Grâce au modelage, chaque pièce est authentique et unique. J’aime également jouer avec l’équilibre de mes vases, en créant des pieds qui semblent défier la gravité ! Le bleu et le vert reviennent aussi très souvent. 

artiste céramique
©Clémence Montigny

Comment qualifier votre travail ?

Il y a sans doute une part inconsciente de jardin secret. Avec mes créations, j’ouvre des portes et les gens y voient ce qu’ils veulent bien y voir.

Des artistes phares ?

J’adore les œuvres de David Hockney, même si pour ma part je n’ai jamais osé m’essayer à la peinture. J’aime aussi beaucoup l’énergie du groupe Arcade Fire.

Une couleur ?

Le bleu d’Yves Klein. Mon rêve est d’ailleurs de réussir un émail de cette couleur. Elle m’évoque sans doute l’océan et l’horizon qui ont quelque chose d’apaisant.

©Clémence Montigny

Des aspirations ?

Créer mes propres émaux ! Je voudrais aussi réaliser de grosses pièces, telles des tables, en mariant la terre à d’autres matériaux comme le bois. J’ai d’ailleurs envie de me lancer dans de nouvelles collaborations. J’ai notamment pour projet de travailler avec un tatoueur. Je suis inspirée par l’idée de convier d’autres corps de métier dans mon travail et dans mon univers. 

Des projets ? 

Plusieurs avec Maison Makeba où j’aimerais installer mon atelier. Alexia a toujours cru en moi et en mon travail. Avec d’autres artistes exposées à Maison Makeba, telles que Sophie De Marchi et Thaïs Céramique, nous réalisons des assiettes, gobelets, soliflores et autres objets pour le restaurant La Table des Merville. Je dois également concevoir des céramiques pour le Fat Cat, un bar à cocktails de Toulouse.

Vase en céramique fleur
©Clémence Montigny

Où peut-on voir votre travail ?

La plupart de mes créations sont visibles sur mon compte Instagram, mais également à Maison Makeba. Mon travail devrait aussi bientôt se retrouver dans le concept-store Centre Commercial, à Paris.


Zenga, artisane d’art textile

Il ne faut pas moins de six à huit semaines de conception et de couture à Zenga pour confectionner une toile de dentelle de 2,30 m x 1,35 m. Ce travail méditatif fait naître des créations féminines qui donnent à voir « tous les dessous du monde ».

Fascinée par le contraste qui existe entre les colossales machines à tisser la dentelle et la délicatesse de ce tissu ancestral, Zenga célèbre le patrimoine d’antan en « upcyclant » les pièces de ses dentelliers favoris : Sophie Hallette, André Laude, Solstiss… La dentelle française de Caudry est sur les podiums du monde entier. Elle est aussi dans les toiles de Zenga, artisane d’art textile orléanaise qui expose prochainement à Toulouse.

Zenga, artisane d'art textile
©J.P Legrand

Pourquoi « Zenga » ?

Mon nom d’artiste est le palindrome de mon patronyme : je m’appelle Guilaine « Agnez » ! Mais j’ai un ami qui m’a également appris que le « Zen Ga » en japonais fait référence à la peinture, ce qui coïncide parfaitement avec ma passion pour les arts asiatiques.

Votre parcours ?

Zenga, artisane d'art textile
©J.P Legrand

Avant de confectionner des toiles de dentelle, j’ai été directrice artistique d’une compagnie de théâtre durant près de 25 ans. J’étais comédienne mais je réalisais aussi des décors, des marionnettes, des masques, des maquillages de scène… Déjà le travail de la main était essentiel pour moi. 

Pourquoi la dentelle ?

Zenga
© O. Kamp

En 2015, je mettais en scène des contes érotiques. J’ai eu l’idée de concevoir un décor à partir de matériaux sensuels, qui évoquent l’intime. Je suis allée à Paris où j’ai trouvé de la soie dorée et de la dentelle noire, blanche et rouge. Ma première toile est née : « L’Arbre de vie ».

Votre processus créatif ?

L’inspiration peut venir d’une chute de soie sauvage comme d’un coupon de dentelle. Les formes, les dessins, les couleurs, les matières font naître chez moi des images et des envies créatrices. J’ai récemment eu un coup de cœur pour une soie orange et je cherche quelle dentelle va être attirée par cette soie. 

Vos sources d’inspiration ?

Zenga, artisane d'art textile
©J.P Legrand

Tout ce dont je me suis nourrie au cours de ma vie sur le plan artistique transparaît dans mon travail textile : mes visites au musée, le cinéma, la poésie ou encore le théâtre. De mes toiles émane donc naturellement ma passion pour l’Asie, la Renaissance ou l’Art Déco, mais pas seulement.

Des artistes favoris ?

L’art asiatique en général, c’est indéniable. Mais si je ne devais citer qu’un seul artiste, ce serait le moine bénédictin Dom Robert, qui vécut dans le Tarn. J’ai découvert ses tapisseries contemporaines après mes débuts dans l’art textile. Je partage avec lui cet univers végétal, floral, qui tend chez lui davantage vers le figuratif.

Des thématiques récurrentes ?

Zenga, artisane d'art textile
©D. Goueffon

Comme le montre la toile « Chardons », je crée des univers végétaux imaginaires. C’est la nature au sens large qui m’inspire : l’univers, les astres, l’eau. Le vent s’est immiscé dans la toile « Souffle », un élément que je n’avais encore jamais traité. Les bouquets de roses y deviennent des bouquets de nuages…

Une toile marquante ?

Les visiteurs de mes expositions avouent qu’ils ont du mal à définir leurs trois toiles favorites. Mais je note tout de même un attrait particulier pour le « Bois de Bouleaux », où j’ai voulu casser la répétition de la mécanique dentellière pour trouver le mouvement dans le végétal. Les « Lianes » ont également un vif succès. 

Des envies pour le futur ?

Pas spécifiquement, non. Mon leitmotiv c’est plutôt de me laisser surprendre par les textiles que j’achète et que je chine, tout simplement. La dentelle m’oblige à ne pas faire ce qui est évident, à chercher d’autres chemins, à être surprise par ce que ce je découvre. C’est ce qui me plaît dans ce matériau.

Où voir les toiles de Zenga ?

Du 07 au 10 octobre 2022 : Les Artisanales de Chartres 

Du 21 novembre au 03 décembre 2022 :

  • Espace Bouquières de Toulouse
  • Invitée par la céramiste Claude Agier-Mollinari

Instagram : @zenga45 – adresse mail : zenga@lestoilesdezenga.com – site web : www.lestoilesdezenga.com


Julia Forma, Illustratrice, peintre et muraliste

Artiste multi-supports, Julia Forma a pour seule limite sa créativité. Une créativité dont elle ne semble pas manquer. Fil rouge de son travail, des silhouettes de femmes, douces et intrigantes. 

Dès l’âge de 6 ans, Julia s’est mise à dessiner et ne s’est plus jamais arrêtée. Elle en a d’ailleurs fait son métier en devenant graphiste, bien qu’elle souhaite désormais se consacrer entièrement à la création. L’art ne l’a jamais lâchée. Du strict noir et blanc sur une feuille de papier, elle est passée au graffiti, au collage et à la peinture, ne comptant pas s’arrêter là. Rencontre.

Julia Forma, Illustratrice, peintre et muraliste
©Julia Forma

Pourquoi le graff ?

Enfant, je regardais les murs de ma ville. J’y voyais les dessins de Miss Van, Mlle Kat et Fafie.

Un jour, mon père m’a amenée dans une expo de Miss Van et j’ai eu la chance de lui parler. J’ai un lien affectif avec le graffiti. Dès que je suis entrée dans cet univers, on m’a dit qu’il fallait que je me trouve un blaze. En choisissant Forma, j’aimais le fait qu’on ne se doute pas qu’il s’agisse d’une fille. Et pourtant, j’ai quand même souhaité y ajouter Mlle ! Quelque temps plus tard, j’ai intégré le SGX crew avec trois autres graffeuses : Wuna, Hope et Rima.

Julia Forma, Illustratrice, peintre et muraliste
©Julia Forma

Comment est arrivé le papier ?

Un jour, j’ai fait un rejet et je me suis mise à l’affichage. D’une certaine façon, j’avais l’impression de déranger les gens avec le graff. L’affichage a l’avantage d’être facile à enlever. Lorsqu’au Portugal j’ai collé des dessins de femmes en costumes traditionnels, les passants me félicitaient. J’avais cette envie de renvoyer une meilleure image. Que l’on ne perçoive plus mon travail comme une dégradation, mais qu’il reflète un message, un engagement. L’affichage c’est aussi le plaisir de s’approprier un endroit, de se donner une place dans la rue. Et surtout de redonner une place aux femmes dans la rue la nuit.

D’où vient cette importance accordée à la femme ?

Il y a un côté féministe dans mes œuvres, bien que je ne le revendique pas. J’ai simplement envie de donner une belle place à la femme. Lors de mes études, je me suis formée en sociologie du genre. Plus jeune, j’étais persuadée que tout était acquis pour la femme alors qu’en réalité, il reste beaucoup de boulot jusqu’à l’égalité. Ce que je fais aujourd’hui est au croisement du graphisme et de la sociologie. J’ai débuté avec de l’illustration au travers de la série « Divines », des portraits de femmes connues. Le rapport qu’entretenaient ces icônes avec le domaine artistique m’intéressait beaucoup. C’est un milieu qui a longtemps privé les femmes de la reconnaissance qu’elles méritaient.

Des artistes phares ?

Julia Forma, Illustratrice, peintre et muraliste
©Julia Forma

J’ai grandi avec Van Gogh mais le vécu des artistes m’intéresse presque davantage que leurs œuvres. J’ai notamment lu les biographies de Frida Kahlo, Edith Piaf, Janis Joplin, Billie Holiday… peut-être pour voir comment leurs difficultés ont pu influencer leur art.

Le processus créatif ?

Je travaille par série. Quant aux silhouettes que je dessine, elles sont souvent inspirées de peintures. J’ai besoin de matière car il est très dur d’inventer un mouvement. J’apprécie d’ailleurs de travailler avec des modèles car elles prennent des positions auxquelles je n’aurais pas pensé. Chaque personne a une gestuelle qui lui est propre.

Un matériau de prédilection ?

J’en découvre tous les jours. Je change donc d’avis tous les jours également ! Il y a 10 ans, j’aurais répondu le papier. Mais aujourd’hui, j’aime le fer pour son toucher, et le bois pour le plaisir que j’ai à le découper.

3femmes
©Julia Forma

Une couleur ?

Le noir allié à d’autres couleurs, et notamment à l’ocre qui s’accorde avec tout. Une teinte que j’aime pour son côté naturel, entre le pigment de la peau et la terre. Bien que je me sois mise à la couleur, le noir est toujours présent dans mes illustrations. C’est lui qui souligne mes silhouettes. J’ai eu le déclic de la couleur pendant le confinement car j’avais chez moi des toiles et des pots de peinture. Alors que pendant des années je défendais le message pur et dur, munie d’un simple stylo noir et d’une feuille, cela m’a plu.

Des aspirations ?

Le fer m’appelle de plus en plus. J’ai eu l’occasion de m’initier à cette pratique avec Rémi Lesbordes lors de l’exposition Mister Freeze. Il m’a montré comment le découper et m’a donné envie de transposer mes dessins en découpe de fer. Lorsque Cédric Reso m’a ouvert les portes de Mister Freeze, j’étais ravie qu’il m’accorde cette confiance, même si j’ai passé deux semaines assise sur une chaise au milieu de murs blancs ! Puis un jour, j’ai eu un déclic. J’ai d’ailleurs été touchée par la démarche de Cédric Danjean, de La Maison de la Peinture, qui a souhaité donner un dernier souffle à ce lieu avant sa démolition. Pour le remercier, j’ai réalisé deux silhouettes sur le grand mur situé à côté de son nouveau magasin.

Des projets ?

Il y a un an j’ai déménagé au Pays Basque. Je viens d’ailleurs d’ouvrir un atelier à Biarritz avec Waroox, un artiste réunionnais.