Le land’art, la nature comme œuvre d’art

Aujourd’hui, ce mouvement se retrouve de plus en plus dans les festivals ou les rencontres fleuries et paysagères.

Né dans les années 60, le land’art est une tendance de l’art contemporain apparue dans les paysages minéralisés de l’Ouest américain et caractérisée par un travail dans et sur la nature. L’idée était de sortir l’art conventionnel des musées ; les artistes ont donc investi la nature et les paysages pour créer des œuvres à partir de matériaux trouvés sur place ou recyclés.

P.Dougherty © E.Sander
P.Dougherty © E.Sander

Des matériaux naturels…

La nature crée souvent de véritables sculptures grâce au vent, à l’érosion… Ces sculptures naturelles s’effacent au fur et à mesure que le temps passe. Il en va de même pour les créations des artistes du land’art. Leurs œuvres sont réalisées à partir d’éléments naturels comme la pierre, le bois, la neige, le sable, la terre, les végétaux… Au fil du temps, elles sont vouées à disparaître.

 … pour faire passer un message

Les artistes du land’art sont particulièrement portés sur le design de leurs œuvres ainsi que sur les messages qu’elles véhiculent. Ils attirent l’attention sur un événement paysager ou naturel, offrent un moment de poésie et d’imagination pour changer les perceptions. Chaque œuvre possède une symbolique qu’il faut chercher à décoder… Aujourd’hui, le mouvement s’inscrit dans une démarche écologique ; en fonction du message à transmettre, les artistes utilisent désormais de nouveaux matériaux : textile, fer, objets de récupération…

Avec les artistes du land art, la nature n’est plus simplement représentée : c’est au cœur d’elle-même que les créateurs travaillent. L’œuvre doit être non plus une valeur marchande mais une véritable expérience liée au monde réel. Les œuvres sont parfois gigantesques, comme « Double Negative » de Michael Heizer, où 240 000 tonnes de roches ont été déplacées dans le désert du Nevada.

Des œuvres éphémères

La plupart des œuvres de land’art sont des projets éphémères soumis aux aléas du temps. Il n’y a que les « earthworks », les constructions massives minérales, qui subissent aussi le passage du temps mais à une autre échelle que celle de l’homme. Ainsi pour immortaliser ces œuvres artistiques qui subissent les aléas de la nature, qui vivent avec elle et au milieu d’elle, les artistes sont obligés de les photographier afin de les faire perdurer dans le temps. Ces photographies font l’objet de mise en page de livres, de conférences, d’expositions dans les musées…

Des festivals dédié au land’art

Les jardins de Chaumont-sur-Loire : chaque année, des artistes du monde entier (graphistes, paysagistes, architectes, …) participent au concours lancé par le domaine de Chaumont-sur-Loire selon un thème donné : érotisme au jardin, vive le chaos, jouer au jardin…

Le Vent des forêts : situé en forêt meusienne, ce festival réunit les acteurs locaux et des artistes internationaux autour de projets divers : territoire, subtil contexte, après la tempête… Leurs œuvres doivent s’allier avec la forêt environnante.

Le parcours des fées : dans les hautes Alpes, ce festival propose des œuvres résolument contemporaines le long de sentiers de montagnes et qui ont un rapport avec le site : paysage, nature, métiers, histoire…

Horizons : situé en Auvergne, ce festival réunit des artistes internationaux qui conçoivent des œuvres conçues à l’échelle du paysage dans des écrins tels que les sommets de volcans, les lacs de cratère, les rivières tortueuses…

Des artistes de renom

De nombreux artistes se prêtent au jeu du land’art mais certains sont devenus de vraies figures de proue de cet art : Jacques Simon, Andy Goldsworthy, Nils Udo, Richard Long, Robert Smithson, Nancy Holt…

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