Diane Cornu, entre fleurs et papier

L’horticultrice papier Diane Cornu utilise des techniques et des outils empruntés à la haute couture.

Installée depuis trois ans à Toulouse, Diane Cornu est horticultrice papier. « J’ai créé mon métier, raconte-t-elle, et je lui ai donné un nom. Comme je ne fabrique pas que des fleurs en papier crépon de kermesse, je préfère parler d’horticulture car je participe à la création d’une espèce de fleur et à sa fabrication. »

Un clin d’oeil

Elle exerce un métier qui mêle artisanat et art : « Je crée des objets qui ont une utilité dans une démarche artistique. » Celui qui s’en rapproche le plus est le parurier floral, qui travaille le tissu pour fabriquer des fleurs artificielles. « Mon idée était de redonner sa noblesse au produit, c’est donc un clin d’oeil à ce métier dont j’ai détourné les outils. »

La création pour moyen d’expression

Depuis toute petite, Diane Cornu a toujours éprouvé le besoin de créer. « C’était déjà un moyen de m’exprimer et de montrer ma présence sur Terre », se remémore- t-elle. Elle dessinait beaucoup, et a très tôt développé un amour profond pour la nature.

©Camila Garcia
©Camila Garcia

Une matière noble

Aux Beaux-Arts de Clermont- Ferrand, elle éprouve l’envie de développer sa propre pratique personnelle. Elle s’intéresse aux fleurs, à leurs formes géométriques, à leur développement « à la fois chaotique et auto-géré », et se met à réaliser des fleurs en papier, dès 2013. Horticultrice papier, c’est le nom que Diane Cornu a choisi elle-même pour son métier. Inspirée par la nature, cette artisan d’art utilise des techniques et des outils empruntés à la haute couture. « Le papier est souvent un simple support pour les Occidentaux alors que c’est une matière très noble dans les pays asiatiques, et je voulais lui redonner ses lettres de noblesse. »

Des fibres végétales

Sensibilisée à la fabrication du papier avec des techniques traditionnelles japonaises par le stage qu’elle réalise chez Miki Nakamura et Jean-Michel Letellier, à Angers, elle trouve que cela « s’apparente à un tissu avec des fibres végétales qui s’entremêlent ». Elle choisit alors de créer des fleurs de papier avec des fibres en matière végétales, comme une sorte de boucle. Le papier qu’elle utilise est très important pour elle. « C’est un papier Népalais fabriqué avec des fibres de lokta, un arbuste qui se trouve sur les contreforts de l’Himalaya. » Il est fabriqué de façon artisanale au Népal dans un atelier qui suit les principes de culture raisonnée. Elle se le procure auprès d’un seul fournisseur, déjà coloré de pigments naturels.

©Vanessa Madec
©Vanessa Madec

Des couleurs inspirées de la nature

À ses débuts, on lui demandait beaucoup de couleurs diff érentes (fuschia, bleu…), mais elle a depuis imposé son identité. « Ce sont des couleurs que je ne supporte plus, et en général ma clientèle est en accord avec mes goûts », détaille-t-elle. L’horticultrice propose ainsi une palette naturelle : « J’aime beaucoup le terracotta, le vert kaki, des tons proches de la forêt, du sable… » Ses inspirations sont « la douceur, la peinture de natures mortes, le courant clair obscur… »

Des outils détournés

Le papier, elle le maîtrise à travers les diverses techniques qu’elle utilise (gaufrage dans des moules ou des gaufriers, sous presse avec des emporte-pièces…) et des outils (lampe à pétrole, fer à souder…) empruntés au milieu de la mode et au métier de parurier floral (il reste deux grandes maisons en France, Lemarié et Legeron). Chinés ou dénichés sur des forums spécialisés, elle les a insérés dans une pratique plus contemporaine. Elle agrémente ensuite ses créations de matières nobles : des perles dorées à l’or fin, des fils de cuivre ou de laiton, des pistils et étamines en nylon amidonné aux pointes trempées dans de la peinture naturelle…

Du mariage à la scénographie

Son premier marché s’est presque développé tout seul, celui du mariage, autant pour créer les accessoires de décoration des salles de réception (fleurs à la tige, bouquets) que pour embellir les mariées elles-mêmes (avec des parures de bijoux ou de cheveux). Les créations florales de Diane Cornu peuvent également agrémenter tout type de scénographie pour des événements professionnels (Bio-Rad, Valmont Cosmétiques).

© Juli Etta
© Juli Etta

Des fleurs extravagantes

La créatrice sort des collections au rythme d’une ou deux par an et travaille beaucoup sur-mesure. En 2020, elle a lancé une toute nouvelle gamme avec de plus grandes pièces, des fleurs géantes. Elles sont déclinées en trois tailles (40, 60 et 80 cm de diamètre), et sans tige. Avec ce nouveau produit, elle s’adresse directement au marché de la déco, autant pour la décoration d’intérieur des particuliers que pour les professionnels et les aménagements de vitrines, hôtels, restaurants… Ses fleurs extravagantes sont visibles en ce moment à Toulouse chez Trait (rue des Tourneurs) et chez Ajo (rue Bouquières).

www.dianecornu.com

Instagram : horticulture_papier

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