Des trésors de détails

Cet appartement toulousain de la fin du XIXe siècle a été mis en valeur par la décoratrice d’intérieur Caroline Boutel.

Situé en plein cœur historique de Toulouse, cet appartement déploie ses 230 m2 au 1er étage d’un immeuble de la fin du XIXe siècle. Il a fallu pas moins de neuf mois de travail pour rénover l’ensemble de ses pièces et en faire un appartement familial à la fois moderne et cosy. « Nous avions trois impératifs, explique Caroline Boutel, décoratrice d’intérieur en charge du projet : conserver les éléments architecturaux d’époque tout en modernisant les pièces pratiques ; favoriser l’apport de lumière par le choix des couleurs et des éclairages ; mixer le mobilier de famille à des pièces plus modernes. »

Des espaces privatifs

Composée de quatre personnes, la famille qui y réside désormais dispose d’espaces privatifs pour chaque membre. Les parents ont ainsi, en plus de leur suite parentale, un bureau individuel, situés chacun de part et d’autre de l’entrée. Le bureau de Monsieur occupe l’ancienne place de la cuisine (et dispose de son patio/jardin d’hiver privé), celui de Madame une pièce non attribuée. Chacun a choisi un meuble central qui lui ressemble : bureau USM pour Madame, bureau années 50 original pour Monsieur. Les enfants, deux adolescents, occupent quant à eux l’autre extrémité de l’appartement. Leurs chambres, dotées toutes deux d’une salle d’eau, se font face, là encore de part et d’autre de la pièce de vie. Un mur porteur a été percé et une porte trompe l’œil mise en place pour accéder à l’une d’entre elle depuis le salon. Le travail réalisé par le staffeur Jérôme Puget sur les moulures de la porte est particulièrement bluffant. Avec cette disposition en étoile, l’objectif confié par la famille est totalement atteint avec un coin dédié et indépendant pour chacun.


De jardin d’hiver à cuisine

La cuisine a pour sa part trouvé sa place dans un patio central utilisé comme jardin d’hiver par les anciens propriétaires. Transformée en véritable pièce grâce à l’apport d’une verrière magistrale qui la coiffe, cette cuisine italienne de marque GD Cucine apporte une touche ultra moderne à l’appartement. Elle fait face à une salle à manger où se côtoient une table Art Déco trouvée chez 2BDesign et des meubles de famille. Les deux pièces peuvent être isolées en fermant les deux doubles portes vitrées qui les séparent. Seul apport de lumière naturelle pour ces deux pièces, la verrière créée et installée par Atelier de ferronnerie d’art (Cintegabelle) est une œuvre d’art à elle toute seule.

La lumière est d’ailleurs une préoccupation constante de ce chantier. Situé au 1er étage d’une rue étroite, l’appartement dispose de peu d’apport de lumière directe. Le choix des couleurs comme des luminaires et des ouvrants était donc des plus stratégique pour la décoratrice d’intérieur.

Ciel d’orage au plafond

La pièce de vie principale s’étend pour sa part sur 43 m2. Un volume mis en valeur par un plafond peint d’un ciel d’orage qui a fait l’objet de toutes les attentions. En très bon état, il a imposé à Caroline Boutel de trouver des solutions d’éclairage qui évitent d’y toucher. Impossible en effet d’imaginer un lustre central dans cette pièce. Les moulures comme le plafond ont donc été mis en valeur via des bandeaux led positionnés sur les corniches sur deux côtés. Le mobilier qui y trône mêle là encore coup de cœur design et souvenirs familiaux.

De bleu en whisky

Aux murs de cet appartement, une dominante de bleu, couleur de prédilection de la propriétaire. Caroline Boutel a travaillé de pair avec la marque de peinture Ressource pour apporter cohérence et lumière aux différentes pièces. Une teinte laurier a ainsi été choisie pour le salon (et reprise dans le couloir, rehaussée par une frise de Sarah Lavoine) en lien avec le ciel orageux de la peinture au plafond. Changement total dans la salle à manger et la cuisine avec une peinture whisky, complémentaire du bleu. Les chambres d’enfants affichent quant à elles des papiers peints qui reprennent des nuances de bleu mais aussi de jaune.

Aux sols, les parquets d’origine ont été majoritairement conservés. Poncés, vitrifiés ou huilés, en dalles de chêne massif ou en lattes du même bois (plus modernes), ces parquets sur lesquels est notamment intervenu le parquetteur Baptiste Jacquet, réchauffent l’intérieur. Seules la cuisine et les salles de bain ont été carrelées. On retrouve notamment des carreaux Pico de Bouroullec (Mutina) trouvés chez Gomez Carrelages. Le Corian (résine extrêmement résistante) est omniprésent dans les salles de bain, que ce soit pour les plans vasques, douches, tours de baignoire, niches…


VITRAIL ET MOSAÏQUE 

Édifié courant du XIXe siècle, l’appartement abrite de petits détails secrets qu’il a dévoilé au fur et à mesure du chantier. Le très joli vitrail qui borde la bibliothèque de l’entrée avec ses motifs floraux et son rose poudré était relativement visible bien que peu mis en valeur. Mais c’est en soulevant le revêtement de sol de l’entrée qu’est apparue une superbe mosaïque. « Si nous l’avions trouvée au début, nous aurions mieux compris l’agencement d’origine de l’appartement et pu nous recaler dessus », regrette Caroline Boutel tout en se félicitant de l’apport original et coloré qu’apporte cette mosaïque désormais rénovée. Il a fallu en effet non seulement la nettoyer mais également en reconstituer une partie, détruite lors de travaux précédents pour laisser passer un tuyau de chauffage… Un travail minutieux confié à l’artisan Sylvie Potier qui a su redonner tout son éclat à ces motifs floraux à dominante de jaune qui rappelle le whisky des murs de la salle à manger.

 


Photos : Fabien Sans 

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