Chapoleone, chapeau l’artiste !

Fabriquer des chapeaux est tout un art, que Chapoleone prend plus qu’au sérieux.

La maison Chapoleone crée des couvre-chefs dans le respect de la plus pure tradition chapelière française, à Villefranche-de-Lauragais. Avec un concept de chapeaux made in France à personnaliser.

Pas besoin d’avoir une « tête à chapeau » pour en porter un, « c’est le prolongement de la personnalité », assure Camille Agar, la créatrice de Chapoleone. Dans son atelier de Villefranche-de-Lauragais, cette maison perpétue depuis 2014 la tradition des chapeliers à la française. Elle a renoué avec un savoir-faire d’exception, local et ancestral, tout en misant sur un concept moderne de personnalisation. « Nous apportons une touche de modernité en jouant sur le sentiment d’unicité », pointe le directeur artistique Maxime Costes.

Un savoir-faire artisanal

 Chapoleone mélange savamment deux métiers : celui de chapelier qui utilise des formes en alu, et celui de modiste qui travaille à la main avec des moules en bois. Tous les outils sont authentiques. La presse à chapeau à pédale provient d’une ancienne chapellerie située à Septfonds, le berceau du chapeau de paille. Les autres outils ont été chinés chez d’autres artisans : les formes, les moules, les contre-formes, les ciseaux de chapelier, les brosses à chapeau…

Sur-mesure

 Un chapeau subit une succession d’étapes très codifiées avant de pouvoir coiffer nos têtes. Chez Chapoleone, les procédés utilisés sont les mêmes que ceux d’il y a plus de 100 ans (du travail de la laine aux finitions) : le cardage, le feutrage, le formage, le rognage, le bordage, le bichonnage et le marquage. Avec une griffe maison agrémentée d’un petit liseré bleu-blanc-rouge synonyme de made in France.

Pour chaque commande, la personnalisation se fait en quatre étapes : choix de la forme, de la couleur du modèle, du ruban et de la taille. « Nous maîtrisons la chaîne de production de A à Z », précise Camille Agar. Les matériaux sont quant à eux sélectionnés pour leur qualité et leur résistance : le feutre (en laine de mouton mérinos d’Australie) arrive transformé de Limoux, la paille blanchie du modèle panama provient d’Équateur, la paille naturelle est cousue à la main et tressée en rond à Caussade, les rubans sont commandés à Paris et Saint-Étienne.

Arthur, Lou et les autres

Comme une maison de haute couture, Chapoleone décline deux collections par an : des chapeaux de paille pour l’été et 100 % en feutre pour l’hiver. Dans cette dernière, on compte sept formes, avec six tailles différentes et 13 coloris (de feutre et de ruban). Ce qui donne une multitude de possibilités ! Avec déjà quelques classiques, comme Michel, Marcel, Cécile et Lou, qui répondent aux doux noms des aïeux des jeunes créateurs. Chez Chapoleone, l’héritage est assumé jusqu’au bout.

Une distribution ciblée

La maison villefranchoise entend se positionner « entre le prêt-à-porter où tout est déjà fait et le volet créateur avec la personnalisation à la demande », détaille Maxime Costes.

Pour se procurer un de ces couvre-chefs, Chapoleone privilégie donc deux modes de distribution : la vente en ligne sur le site internet et la vente directe lors d’événements, autour de salons, marchés de créateurs ou pop-up stores, pour favoriser les circuits courts. On les trouve ainsi à Toulouse, Paris, Biarritz, Bordeaux, Lyon… « C’est une véritable expérience “in real life” que nous proposons à nos clients : elle prolonge ce qui peut se passer en ligne », souligne le directeur artistique.

Des nouveautés

L’innovation est aussi de mise. La collection automne-hiver 2016-2017 a lancé un ruban interchangeable ; celle du printemps-été 2017 (sortie en mai) propose des accessoires assortis aux chapeaux de paille (sac, pochette…). Autres nouveautés, deux matières : paille lavable et paille mélangée crin-laine pour un couvre-chef bi-matière et bicolore ; une série de casquettes et une nouvelle collection pour les kids.

« Nous avons créé notre marque pour combler le manque existant entre les chapeaux que l’on trouve sur les marchés et ceux de l’univers du luxe », pointe Camille Agar. « Nous voulons maintenant bousculer le monde du chapeau de luxe en allant bouger ses codes très élitistes », ajoute Maxime Costes. Pour cela, ils ont des projets plein la tête, bien au chaud sous leurs beaux chapeaux. Comme une implantation à Caussade, sur les terres d’origine du chapeau.

PHOTOS : Chapoleone et Stéphane Giner

 

 

 

 

Commentaires

×