Elle coïncide avec la 10e accrochée aux cimaises de la galerie toulousaine Alain Daudet. À découvrir absolument pour plonger dans son univers coloré.
Un atelier décalé
Quand on entre dans l’antre de Bernard Cadène, à Cugnaux, où il officie depuis 25 ans, on est tout de suite submergé par les couleurs foisonnantes et les phrases décalées, inscrites un peu partout dans son ate.lier. On en lit sur les objets, les meubles, les poutres… écrites au fil des ans et au grès de ses inspirations, voire des lubies du moment. « Vive la liberté, surtout la mienne » ; « Dans l’art comme dans le rugby, on ne sait pas où le ballon va rebondir »…
Une vie de création
« Je suis dans l’année de mes 75 ans et je suis heureux de vivre de mes créations !, s’exclame l’artiste. Toute ma vie est liée à la création. » Ses toiles sont numérotées depuis qu’il dispose d’une cote officielle au marché de l’art (2005). Il y en a déjà 1 700, sachant que sous ses coups de pinceaux nait une centaine d’œuvres par an. « Mais j’en ai peint au total beaucoup plus, ça représente une vie ! »
Il travaille avec 11 galeries en France, une au Japon, une aux États-Unis et une autre en Suisse. Il a recensé ses œuvres dans 19 pays (Russie, Japon…) dans des collections de particuliers, d’institutions ou d’entreprises. Mais beaucoup restent en France.
120e expo
À Toulouse, son « représentant exclusif et officiel » est la galerie Alain Daudet. Elle organise du 22 septembre au 21 octobre sa 10e expo en ses murs. « C’est ma 120e et la 10e personnelle en 20 ans chez Alain Daudet, qui est bâtie sur 50 ans de création. » Aux murs, une trentaine de toiles qui correspondent à l’ensemble de son travail. Des paysages, des natures mortes, des scènes de vie, des nus…
« Je touche à tout », reconnaît-il. Mais cette expo ne réunit que des créations récentes, peintes entre 2016 et 2017. C’est beaucoup, surtout qu’il a assuré en même temps d’autres expositions.
L’influence de la musique
« Je peins toute l’année, tout le temps ! J’ai besoin de créer, assure-t-il. J’ai toujours voulu faire de la peinture, j’ai fait aussi pas mal de musique, mais j’ai arrêté car je ne peux pas faire bien deux choses à la fois. En revanche, je suis resté un passionné et j’en écoute beaucoup en travaillant. J’en ai besoin et souvent ma peinture est influencée par la musique que j’écoute. J’ai deux grands modèles : Pablo Picasso en peinture et Miles Davis en musique ! »
Focus sur la couleur
Son travail est très reconnaissable : le fil conducteur est la couleur.
« Je reste toujours dans le domaine de la couleur, mais dans ma peinture, je suis instable. Je vais de plus en plus du réalisme vers l’abstrait, dans un mélange des deux. Je suis un coloriste ! »
Sa méthode
L’artiste porte en permanence sur lui un carnet de croquis où il dessine et écrit des idées. Il le dépose même au pied de son lit… Il commence toujours par des croquis, fait des recherches. « Quand j’ai l’essentiel du croquis, je passe à la toile puis développe mon idée. » Le dessin voulu au départ est décliné avec la peinture et se transforme en une création différente.
Formats variés
Il travaille sur petit comme sur grand format, et les choisit à l’hu.meur. « Mais j’aime beaucoup les grands : plus c’est grand, plus je suis à l’aise. » Surtout qu’il travaille vite : « Moins je reviens dessus et meilleur le résultat est ! », assure-t-il. Pour l’artiste, ça passe ou ça casse. « Si ça ne me plaît pas, quand c’est sec, je repeins dessus… » Un tableau qui ne lui plaît pas ne sort pas de l’atelier. « Parfois, je laisse apparaître des petites touches, c’est intéressant de repeindre sur une toile déjà peinte, avec des matières qui dépassent. »
Bon à savoir, l’artiste s’exprime aussi sur d’autres supports, du livre aux foulards en passant par les meubles.
Exposition
Galerie Alain Daudet, du 22 septembre au 21 octobre. 10, rue de la Trinité à Toulouse. www.galeriealaindaudet.fr
PHOTOS : © Bernard Cadène © Mélanie Moncassin